Quatre des choses à améliorer pour faciliter le travail des sages-femmes en Afrique
Quatre des choses à améliorer pour faciliter le travail des sages-femmes en Afrique
Chaque 5 mai, le monde rend hommage aux sages-femmes, essentielles en temps de crise, réclamant de meilleures conditions pour accompagner chaque naissance avec dignité et sécurité.
5 mai 2025

Donner la vie n'a pas de prix. Et pour faciliter chaque venue au monde, les sages-femmes jouent un rôle clé parmi le personnel médical qui assiste les femmes enceintes.

Et, une fois venues sur terre, très peu de personnes restent en contact ou se souviennent de ces femmes qui les ont portées entre leurs mains avant même que leur mère ne le fasse.

Peu ont le temps ou l'occasion de s'intéresser à la vie de ces femmes ou encore à leur condition de travail. Ainsi va la vie, pourrait-on dire. 

Pourtant, de plus en plus, ces professionnels de la santé souhaitent faire entendre leur voix, non pas pour réclamer une certaine gloire pour leurs efforts de vie, mais tout simplement pour que le travail soit toujours couronné de succès pour le grand bonheur de chaque parent.

Annick Nonohou du Bénin et Olga Hope Mavoungou du Gabon font partie des millions de sages-femmes pour qui l'Organisation mondiale de la Santé consacre la journée du 5 mai depuis exactement 33 ans.

Cette date rend donc hommage aux sages-femmes du monde entier.

Pour leur part, Annick et Olga cumulent à elles deux des dizaines d'années d'expériences dans leur travail qui fait partie des plus nobles et des plus discrets au monde.

Les deux dames qui ont embrassé ce métier par passion et qui l'exercent sans compter les heures, estiment que, dans de nombreux pays africains, dont les leurs, certaines choses doivent être améliorées pour qu'il y ait zéro décès à la naissance.

Renforcer le cadre juridique

Annick Nonohou, qui exerce à Abomey-Calavi, appelle entre autres à renforcer l'offre de formation en quantité et en qualité et le cadre juridique.

"Le métier de sage-femme étant une profession médicale à compétences définies et bien réglementées par les instruments juridiques internationaux et nationaux, les sages-femmes africaines devraient mieux exercer leur profession si elles étaient bien formées, équipées, soutenues et réglementées".

"Mais dans certains pays d’Afrique francophone, la protection juridique des sages-femmes est laissée pour compte et leur pratique est encadrée par une réglementation vétuste dont les dispositions sont clairement en déphasage avec la science du moment et les recommandations de l’OMS pour une expérience positive de l’accouchement", argumente Annick sur un ton solennel.

Augmenter le niveau d’expertise

De nombreux rapports de l'OMS et d’autres organisations pointent en effet le manque de formation de qualité ainsi que le nombre insuffisant de sages-femmes parmi les causes de mortalité à l'accouchement.

Quand ce n'est pas l'enfant, c'est la mère ou les deux à la fois qui peuvent perdre la vie pour ces raisons.

En Afrique subsaharienne, le ratio est de 1000 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Olga Hope Mavoungou, qui confirme les arguments de sa collègue béninoise, estime que les pouvoirs publics et les organisations, tous secteurs confondus doivent aider à la sécurisation des soins offerts pendant la grossesse, l'accouchement et en postnatal.

Investir dans les équipements

Pour y parvenir, elle suggère d'investir également dans les équipements médicaux.

"Cela impose un environnement de travail favorable. Je pense que, pour améliorer nos performances et réduire les taux d'échec, il faudrait renforcer les plateaux techniques des services de néonatologie. Il faudrait humaniser les soins grâce à des espaces bien adaptés pour une offre respectueuse", confie la dame.

Quand elle n'officie pas au centre hospitalier et universitaire de Libreville, Olga forme ou encadre aussi des étudiants en médecine dans les universités de la capitale gabonaise.

Dans ce pays d'Afrique centrale, comme dans d'autres sur le continent, au nombre des axes prioritaires à traiter, la question de la valorisation sociale du métier de sage-femme semble faire l'unanimité.

Reconnaissance des sages-femmes

Comme 4ᵉ point, Olga et Annick sont convaincues que le respect et la considération mutuelle avec les autres métiers de la corporation sont essentiels pour un exercice optimal et pour la bonne santé mentale des sages-femmes.

Afin de faire évoluer les choses et de donner l’exemple, les deux sages-femmes s'activent chacune à sa façon, à travers des ONG et des associations, à amener la société à avoir une meilleure considération du métier et à réfléchir à l'amélioration de la qualité de ses ressources.

Aussi insistent-elles sur une dynamisation de la formation de ce corps de métiers de façon efficiente, de sorte de réduire la fracture en matière de sages-femmes dans de nombreux pays africains.

SOURCE:TRT Afrika Français
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