Le groupe rebelle M23 a opéré une spectaculaire résurgence dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ravagé par trente ans de conflits, et s'est emparé de la grande ville de Goma fin janvier au terme de violents combats urbains qui ont fait des milliers de morts.
Des centaines de militaires, de policiers et miliciens congolais ont alors trouvé refuge dans les bases de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO), où ils étaient restés coincés depuis fin janvier.
Mercredi, le CICR a annoncé dans un communiqué qu'il "accompagne une série de convois acheminant de Goma à Kinshasa plusieurs centaines de personnes désarmées des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC), ainsi que leurs familles".
"Arrivés à Kinshasa, ils seront pris en charge par les autorités de la RDC. L'opération se déroulera sur plusieurs jours", ajoute le texte.
Des négociations entre la RDC et le groupe rebelle M23
Cette opération périlleuse a fait l'objet de longues négociations entre la Monusco, Kinshasa et le M23, selon des sources sécuritaire et onusienne.
Selon ces sources, l'opération prévoit que les convois d'évacuation empruntent d'abord la route jusqu'aux lignes de front tenues par l'armée congolaise, à travers des zones contrôlées par le M23 où des milices locales mènent régulièrement des attaques.
Les policiers et militaires désarmés seront ensuite acheminés par voie aérienne jusqu'à la capitale congolaise.
Le M23 s'est opposé à une évacuation de ces personnels désarmés via l'aéroport de Goma, fermé depuis janvier, selon un cadre du mouvement interrogé par l'AFP.
Environ 2.000 militaires congolais se trouvaient à l'intérieur des bases de la MONUSCO au moment de la prise de Goma, et leur nombre est tombé à quelques 1.500 début avril, à la faveur de ralliements au M23, selon des sources onusiennes.
Un officier congolais joint par l'AFP à l'intérieur de l'une de ces bases, a exprimé sa crainte d'effectuer un trajet par la route à travers les zones sous contrôle du M23, expliquant n'avoir pas confiance en la parole du groupe rebelle.
Le CICR précise s'être "assuré que toutes les personnes ont consenti à être incluses dans ce transport", et assure que "les acteurs concernés ont pris l'engagement d'assurer la sécurité des personnes faisant partie des convois et d'oeuvrer pour la réussite de l'opération".