Le président Recep Tayyip Erdogan a souligné la détermination de la Turquie à approfondir ses relations avec l’Italie dans les domaines du commerce, de la défense et de la diplomatie, à la suite d’une visite de haut niveau à Rome où les deux pays ont tenu leur quatrième sommet intergouvernemental.
S’adressant aux journalistes à bord de son vol de retour, Erdogan a qualifié ce déplacement de productif et stratégique, mettant en avant le potentiel d’une coopération renforcée en Afrique, notamment dans des secteurs tels que la défense et l’aide humanitaire.
Il a co-présidé le sommet avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni et a insisté sur le fait que les deux gouvernements se sont accordés pour augmenter leur volume commercial bilatéral de 30 milliards à 40 milliards de dollars dans un avenir proche.
« Nos relations avec l’Italie ont suivi une trajectoire très positive depuis le passé. Nos liens historiques, le partage de la même mer, une coopération enracinée, des intérêts communs et les nombreux sujets sur lesquels nous partageons des points de vue similaires renforcent notre position pour développer davantage ces relations. C’est pourquoi nous fixons des objectifs réalistes et solides et nous nous efforçons de les atteindre », a indiqué Erdogan.
Il a ajouté que 11 nouveaux accords bilatéraux ont été signés lors de cette visite.
Coopération en matière de défense
Un domaine d’intérêt croissant est celui de la défense. Erdogan a souligné la collaboration accrue entre l’industrie de défense turque et ses homologues italiens, notamment l’accord récent entre le fabricant turc de drones Baykar et le groupe de défense italien Leonardo.
Il a affirmé que la Turquie est ouverte à des projets conjoints dans les secteurs de la défense, de l’aérospatiale et des technologies de pointe, notant que l’expérience de l’Italie et les capacités de production de la Türkiye peuvent produire des résultats mutuellement bénéfiques.
Répondant à des questions sur les tensions régionales et les efforts d’autres pays, comme la Grèce, pour entraver les collaborations de défense de la Turquie, Erdogan a précisé que la Turquie reste concentrée sur le développement de son industrie de défense autonome et nationale.
Il a également souligné que les relations de bon voisinage avec la Grèce continueront d’être poursuivies sur la base de la diplomatie et du respect mutuel.
Abordant les développements en Afrique, Erdogan a salué la proposition de l’Italie pour des initiatives conjointes sur le continent, en accord avec l’approche de longue date de la Turquie en Afrique basée sur le principe du « gagnant-gagnant » à travers le commerce, les investissements et les efforts humanitaires.
« Nous ne voyons aucune raison de ne pas aller de l’avant avec l’Italie en Afrique. C’est un partenariat que nous sommes prêts à explorer », a-t-il confié.
Eliminer totalement le terrorisme
Erdogan a également évoqué la lutte en cours contre le terrorisme, au milieu de spéculations selon lesquelles le groupe terroriste PKK pourrait bientôt annoncer sa dissolution.
Il a indiqué que l’Organisation nationale de renseignement de la Turquie (MİT) surveille de près la situation et poursuit ses efforts pour éliminer totalement le terrorisme du pays.
« Nous sommes déterminés à laisser une Turquie sans terrorisme aux générations futures », a-t-il affirmé.
Sur la question de la Syrie, Erdogan a réaffirmé la position ferme de la Turquie sur la préservation de l’intégrité territoriale de son voisin du sud.
Il a rejeté les récentes tentatives de groupes affiliés au PKK/YPG visant à établir une structure fédérale dans le nord de la Syrie, qualifiant ces initiatives d’irréalistes et de déstabilisantes.
« Nous n’autoriserons pas de faits accomplis dans notre région, ni aucune action qui menacerait ou mettrait en danger la stabilité de la Syrie et de la région. »
« Il a été déclaré par les responsables syriens qu’aucune autorité autre que le régime syrien, et aucune organisation armée autre que l’armée syrienne, ne sera acceptée en Syrie », a-t-il ajouté.
Le président a également noté qu’il avait invité le président Sergio Mattarella et la Première ministre Meloni à visiter la Turquie.
Il a réitéré les attentes d’Ankara pour un soutien italien plus fort dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, soulignant le rôle stratégique croissant du pays dans l’architecture économique et sécuritaire de l’Europe.