Par Emefa Koffi
Aboubakar Cissé est un fidèle musulman habitué de la mosquée Khadidja, située dans la commune de la Grande-Combé dans le sud de la France. Il faisait bénévolement le ménage au sein de la mosquée selon plusieurs témoins.
Aboubakar, qui a vingtaine selon certaines sources, lui n’est plus de ce monde. Selon des témoignages diffusés par un média français qui a interrogé son petit frère et plusieurs fidèles proches de lui, c'était un jeune homme humble, souriant et respectueux. - "Il avait le cœur en or", disent ses proches.
Le Conseil national de La jeunesse malienne en France a annoncé être allé réconforter et soutenir le grand-frère d’Aboubacar Cissé. Le Conseil demande que justice soit faite pour la victime très appréciée de sa communauté.
Près d’un millier d’habitants de la commune ont marché ensemble, pour lui rendre hommage.
Parmi eux, des fidèles de la mosquée, qui côtoyaient Aboubakar Cissé depuis plusieurs années.
"Il avait le cœur en or. Pas de méchanceté, pas de violence… Il n’attendait jamais rien des autres. Quand vous vouliez l'aider, il refusait, parce qu’il était comme ça, une personne humble", déclare un fidèle musulman interrogé lors de la marche.
Que s’est-il passé?
Aboubakar s’était rendu, comme à l’accoutumée dans la mosquée. Il a croisé celui qui deviendra quelques minutes plus tard son potentiel meurtrier, présenté comme Oliver Hadzovic.
Il faisait semblant de prier côte-à-côte d’Aboubakar et a patiemment attendu que sa victime se prosterne pour lui assener une quarantaine de coups de couteau, selon la justice française.
Alors que sa victime agonisait suite aux blessures, Olivier n’a pas arrêté de poignarder Aboubakar, cette fois en se filmant.
Le meurtre commis et réalisant qu’il s’est fait filmer par une caméra de surveillance à l’intérieur de la mosquée, Olivier a pris la fuite.
Possible extradition vers la France
On le retrouve, après 72 heures de cavale, en Italie, où il s’est d’ailleurs rendu à la police, accompagné de son avocat et d’un parent. Une information judiciaire a été ouverte pour “meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion”.
"Je me demande comment il a pu quitter la France pour arriver jusqu’en Italie. Quelle personne l’a vu ? Qui l’a trouvé ?” se demande le petit-frère d’Aboubakar Cissé.
Il a exprimé son incrédulité, puis en souhaitant que "le présume auteur de cette crime soit jugé en France".
Un acte anti-musulman et islamophobe
La piste d’un acte anti-musulman voire islamophobe est privilégiée.
Le suspect nie avoir agi par haine de l'Islam, malgré des traces laissées et qui font penser le contraire au sein de la police.
Le présumé meurtrier, puisqu’il n’est pas encore jugé, attend son extradition en France.
Français né à Lyon, il était jusque-là un inconnu de la justice qui le considère comme une personne extrêmement dangereuse, selon plusieurs médias français.