Taïwan a accusé mardi soir la Somalie d'empêcher l'entrée sur son territoire aux détenteurs de passeports taïwanais, dénonçant des pressions de la part de Pékin.
L'autorité somalienne de l'aviation civile a informé les compagnies aériennes que les passeports taïwanais "ne seront plus valables pour entrer ou transiter par la République fédérale de Somalie", a affirmé le ministère taïwanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a ajouté qu'il "rejetait et condamnait fermement" cette mesure, destinée selon lui à "créer la fausse impression que Taïwan fait partie de la République populaire de Chine".
Cette décision intervient alors que Taïwan resserre ses liens avec le Somaliland, qui a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991 et n'a jamais été reconnu par la communauté internationale.
Pékin a salué mercredi l'initiative de Mogadiscio.
Mesure légitime
"La Chine exprime sa vive appréciation", a déclaré lors d'un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Cette décision est une "mesure légitime" qui "reflète l'adhésion ferme de la Somalie au principe d'une seule Chine", a-t-il souligné, en réaffirmant le soutien de Pékin à la revendication de Mogadiscio sur le Somaliland.
Taïwan, dont le nom officiel est République de Chine, a perdu son siège à l'ONU au profit de la République populaire de Chine en 1971.
La Chine estime qu'elle n'a pas encore réussi à unifier Taïwan avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, et n'exclut pas le recours à la force pour y parvenir.
Seuls 12 pays, dont le Vatican, reconnaissent Taïwan en tant qu'Etat. De nombreux autres entretiennent des liens officieux avec l'île, comme les Etats-Unis qui sont son principal soutien en matière de sécurité.