Le Soudan a accusé lundi les Forces de Soutien Rapide (RSF), une milice paramilitaire, d'avoir exécuté plus de 31 civils non armés à l'ouest de la capitale Khartoum.
« Une fois de plus, la milice des RSF confirme sa nature criminelle et terroriste, menant une guerre par procuration au nom de son parrain régional contre le peuple soudanais et son État national », a déclaré le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Ce dernier crime terroriste, qui a choqué la conscience humaine, a impliqué l'exécution de sang-froid de plus de 31 civils non armés dimanche à Omdourman », a-t-il ajouté.
Dimanche, le Réseau des Médecins du Soudan a rapporté que les forces des RFS avaient tué 31 personnes, dont des enfants, dans le quartier d'Al-Salha à Omdourman.
Des combattants ont partagé sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des individus en uniforme des RSF tirant sur un groupe de personnes.

Le Soudan affirme que la perpétration de "génocide, meurtres et déplacements forcés" a été rendue possible "par le soutien direct apporté par les Emirats arabes unis à la milice rebelle des RSF". Abu Dhabi rejette des accusations sans "fondements".
Cependant, les RSF ont nié toute responsabilité dans un communiqué publié dimanche, affirmant que les individus armés vus dans les vidéos exécutant des civils n'étaient pas affiliés à leurs rangs.
Depuis plusieurs semaines, diverses parties d'Omdourman sont le théâtre d'affrontements entre l'armée soudanaise et les RSF, alors que le groupe défend ses derniers bastions dans l'État de Khartoum.
Par ailleurs, des affrontements violents ont éclaté entre l'armée et les paramilitaires dans la ville d'Al Fasher, capitale de l'État du Darfour-Nord, selon un communiqué militaire.
Pendant ce temps, le Comité de Coordination de la Résistance d'Al Fasher, un groupe civil local, a indiqué que « des combats intenses et continus impliquant des armes lourdes et légères se déroulent aujourd'hui dans toute la ville ».

Cette déclaration a été formulée lors d’une rencontre entre Abdel Fattah al-Burhan et l'envoyé spécial britannique pour le Soudan, rapporte l’agence de presse officielle soudanaise "SUNA".
Dans un communiqué, le comité a affirmé que plusieurs cuisines caritatives et centres de distribution de repas ont temporairement suspendu leurs activités jusqu'à ce que la situation se stabilise, « en raison des conditions sévères que la ville endure actuellement ».
Il a ajouté que « face à l'intensification des bombardements délibérés et violents, préparer un repas chaud est devenu un risque mortel pour les cuisiniers et les bénévoles ».
Les cuisines caritatives fournissent des repas chauds à des dizaines de milliers de résidents et de personnes déplacées à l'intérieur d'Al Fasher, dont beaucoup souffrent d'un siège imposé par les RSF depuis plus d'un an.
Depuis le 15 avril 2023, les RSF affrontent l’armée soudanaise pour le contrôle du pays, entraînant des milliers de morts et l'une des pires crises humanitaires au monde.
Plus de 20 000 personnes ont été tuées jusqu'à présent et 15 millions d'autres déplacées, selon l'ONU et les autorités locales. Cependant, des recherches menées par des universitaires américains estiment le bilan à environ 130 000 morts.