Les ministres des Affaires étrangères des États sahéliens dirigés par des militaires, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont déclaré lundi soutenir une initiative leur offrant un accès au commerce mondial via les ports atlantiques du Maroc, a rapporté l'agence de presse officielle marocaine.
Les chefs de la diplomatie des pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont exprimé la position de leurs pays lors d'une rencontre avec le roi Mohammed VI à Rabat, selon la même source.
Ces nations ouest-africaines, gouvernées par des dirigeants militaires arrivés au pouvoir à la suite de coups d'État ces dernières années, se sont retirées de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) l'année dernière et ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES).

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays de l'Alliance du Sahel ont réitéré cette position lors d'une réunion à Niamey, capitale du Niger.
Le Maroc, acteur majeur dans les secteurs financier et agricole en Afrique de l'Ouest, a annoncé son initiative d'accès commercial en novembre 2023, après que la CEDEAO a imposé des restrictions commerciales aux trois États.
‘Diversifier l'accès’
L'initiative vise à "diversifier notre accès à la mer", a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, aux médias d'État.
La rencontre "s'inscrit dans le cadre des relations fortes et anciennes du Royaume avec les trois pays frères de l'Alliance des États du Sahel", a indiqué l'agence de presse marocaine.
Cette visite intervient alors que les relations entre l'AES et l'Algérie, rivale régionale du Maroc, se détériorent.

"Il reste que ces pays-là comme d'autres sont souverains. Ils sont libres de leurs choix et ce sont eux qui décident de ce qu'ils veulent faire et là où ils veulent aller", explique le chef de l'Etat sénégalais.
L'Algérie a rompu ses relations avec le Maroc et soutient le Front Polisario, qui revendique un État indépendant au Sahara occidental, un territoire que le Maroc considère comme sien et où il construit un port d'une valeur de 1 milliard de dollars.
Forces françaises expulsées
La nouvelle alliance AES a expulsé les forces françaises et d'autres forces occidentales, se tournant vers d’autres partenaires dont la Russie pour un soutien militaire.
En décembre, le Maroc a joué un rôle de médiateur pour la libération de quatre espions français détenus au Burkina Faso, cinq mois après que Paris a reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.