La Turquie est entrée dans une phase charnière de sa lutte contre le terrorisme, marquée par un regain d'esprit de consensus politique et d'unité nationale.
Le porte-parole du parti au pouvoir AK, Omer Celik, a déclaré lundi sur son compte X que le leadership politique déterminé du président Recep Tayyip Erdogan, défini par une vision claire et inclusive et un cadre conforme à la politique de l’État, a joué un rôle déterminant dans l'avènement de cette nouvelle phase.
L'appel historique du président du MHP, Devlet Bahceli, sa position ferme sur les derniers développements et son rôle de guide ont contribué à renforcer l'unité interne du pays, conduisant à un renforcement global du “front intérieur”, a noté Celik.
Le porte-parole du parti AK a fait remarquer que le rythme récent imparti à un dialogue interpartis efficace et constructif, fondé sur la consultation et l'engagement mutuel, a permis aux partis politiques démocratiques d'assumer leurs responsabilités et de générer des initiatives concrètes, réaffirmant ainsi leur fonction d'”instance légitime” de résolution des problèmes.
Un avenir sans terrorisme
Se référant à la récente déclaration publiée depuis l'île d'Imrali, Celik a déclaré que la décision du PKK de se dissoudre et de déposer les armes constitue une étape majeure dans la quête de la Turquie pour un avenir sans terrorisme. Il a souligné qu'il s'agit d'un tournant décisif et que, si cette décision est pleinement mise en œuvre, elle pourrait ouvrir la voie à une ère nouvelle pour la nation.
“La décision de démantèlement et de désarmement doit être appliquée de manière concrète et englober toutes les branches, extensions et structures illégales du PKK sans exception” pour qu’elle soit considérée “comme un véritable tournant”, a insisté Celik .
Il a à cet égard fait savoir que ce processus sera suivi de près par les institutions étatiques, avec une précision accrue sur le terrain. Les progrès réalisés seront régulièrement rapportés au président Erdogan, garantissant ainsi un contrôle complet.
Il a également relevé l'importance de mettre en œuvre cette décision tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Si cela est fait correctement, a-t-il déclaré, cela contribuera à bloquer les stratégies impérialistes qui ont longtemps utilisé les organisations terroristes comme mandataires dans les conflits régionaux.
Unité et identité nationale
La concrétisation de la vision d'une “Turquie sans terrorisme” marquerait non seulement un nouveau chapitre de la politique de sécurité, mais revitaliserait également les voies démocratiques du pays à un moment où les systèmes politiques du monde entier sont confrontés à des défis croissants, a expliqué le porte-parole turc. Il a à ce titre affirmé que la démocratie, le paysage politique et la solidarité nationale en Turquie seraient renforcés.
“Cela garantirait le fonctionnement optimal des voies de dialogue politique, notamment au sein de la Grande Assemblée nationale de Turquie”, a déclaré Celik. “L’idée que notre République est le toit commun de tous les citoyens, et que la démocratie constitue le socle de toute résolution de conflit, s’en trouvera davantage enracinée”.
Et d’ajouter: “Grâce à notre sens commun de l'histoire, du destin et de la citoyenneté, notre avenir continuera de se construire sur les fondements les plus solides et les plus légitimes. Chaque avancée positive créera une dynamique pour de nouveaux progrès”.
Celik a de même réaffirmé que l'objectif d'une “Turquie sans terrorisme” doit être atteint dans toutes ses dimensions, pleinement, concrètement et sans compromis. Atteindre cet objectif, a-t-il dit, “signifie que tous les citoyens, quelles que soient leurs origines culturelles, ethniques ou confessionnelles, seront les véritables gagnants”.
Il a ajouté un message d'unité et d'identité nationale : “Même si nos noms sont différents, notre nom commun est la République de Turquie”.
Celik a réaffirmé qu'il n'y avait pas de place pour le débat concernant les principes fondamentaux de l'État turc ni les valeurs de son peuple. “Aucune mesure susceptible de porter atteinte à ces valeurs n'a été prise et aucune ne sera jamais envisagée”, a-t-il déclaré.
La vision d'une “Turquie sans terrorisme” se veut être l'un des piliers stratégiques les plus importants du “Siècle de la Turquie” du président Erdogan, a-t-il relevé.
Dissolution d'un groupe terroriste
Le PKK, longtemps considéré comme une menace sécuritaire majeure par la Turquie, a annoncé sa dissolution et son intention de déposer les armes.
En plus de 40 ans, ce groupe terroriste est responsable de la mort de dizaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes.
Le PKK est désigné comme organisation terroriste par la Turquie, l'UE, les États-Unis, l'OTAN et plusieurs autres pays à travers le monde.
L'organisation terroriste PKK, responsable de décennies de violences et de massacres, a annoncé sa dissolution et son dépôt des armes à l'issue d'un congrès tenu du 5 au 7 mai dans le nord de l'Irak.
Le gouvernement turc considère depuis longtemps le PKK et ses affiliés comme une menace majeure pour la sécurité nationale et la stabilité régionale.
Ankara a toujours insisté sur le fait qu'aucun groupe terroriste n'a sa place à l'intérieur ou à proximité des frontières de la Turquie, et que la seule issue acceptable est l'élimination totale des activités terroristes par un désarmement et une dissolution sans condition.
Bien que cette avancée puisse constituer une étape importante dans la lutte contre le terrorisme, la Turquie reste prudente. Les autorités soulignent que le véritable test réside dans la mise en œuvre : la fin définitive des activités armées et le démantèlement vérifiable des infrastructures terroristes.