MOYEN-ORIENT
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Israël confronté à un "tsunami diplomatique" suite à l'escalade à Gaza
Israël traverse l'une de ses plus graves crises diplomatiques, face à une mobilisation mondiale grandissante, notamment parmi ses principaux alliés européens, en réaction à son conflit dans la bande de Gaza.
Israël confronté à un "tsunami diplomatique" suite à l'escalade à Gaza
Israël est confronté à "une crise diplomatique sans précédent" / Reuters
21 mai 2025

Israël est confronté à "une crise diplomatique sans précédent" en raison de son escalade militaire à Gaza, ont rapporté mercredi les médias locaux, qualifiant la situation de "tsunami diplomatique".


Le pays traverse "l'un des défis diplomatiques les plus graves de son histoire, alors que les critiques internationales s'intensifient concernant sa guerre à Gaza, notamment de la part de ses alliés européens de longue date", a indiqué la chaîne publique KAN.


Elle a précisé que la position diplomatique d'Israël s'est effondrée à l'échelle mondiale en quelques semaines, culminant mardi avec l'annonce, par plusieurs grandes nations européennes, d'une série de mesures d'escalade contre le gouvernement israélien.


Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé que la France soutenait la révision de l'accord d'association UE-Israël, le cadre le plus important liant Israël à l'Union européenne.


Au Royaume-Uni, le gouvernement a imposé des sanctions aux colons israéliens illégaux et aux organisations impliquées dans les violences contre les communautés palestiniennes en Cisjordanie occupée. Il a également convoqué l'ambassadrice israélienne Tzipi Hotovely pour une réprimande officielle et suspendu les négociations de libre-échange – des mesures perçues comme un signe du mécontentement du Premier ministre Keir Starmer à l'égard de la politique israélienne.


Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré devant le Parlement que les relations ne pouvaient pas se poursuivre "comme d'habitude" avec l'actuel gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahou.


Division au sein de l’UE 


La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a ensuite annoncé qu'une majorité des États membres de l'UE avaient accepté de rouvrir les discussions sur l'avenir de l'accord de partenariat UE-Israël.


Cependant, neuf pays – dont l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie et la Grèce – s’y sont opposés, reflétant de profondes divisions au sein de l'Union, selon le rapport.


KAN a souligné que le simple fait de soumettre l'accord à un débat, sans retrait officiel, constituait déjà un coup diplomatique majeur pour Israël. Il a ajouté que la France et les Pays-Bas avaient, de fait, renoncé à leur soutien traditionnel à Israël.


Bien que l'Italie et l'Allemagne aient voté contre la réouverture de l'accord, elles ont récemment vivement critiqué publiquement la politique israélienne.


Alors que les fissures se creusent dans la position de l'UE, selon KAN, l'attention se tourne désormais vers les États-Unis, principal allié d'Israël.


Si le soutien public de Washington se maintient, de nombreux rapports font état d'une frustration privée croissante envers Israël, face à la guerre prolongée et à l'enlisement des efforts humanitaires.


Intensification de la guerre


Israël a récemment intensifié sa guerre génocidaire à Gaza, en lançant une opération terrestre de grande envergure visant à prendre le contrôle de la majeure partie de l'enclave et à accélérer le déplacement des Palestiniens. Cette offensive a coïncidé avec la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe, la semaine dernière.


Ignorant la pression internationale croissante, Israël a renforcé son blocus de Gaza, provoquant des centaines de morts et de blessés ces derniers jours.


L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré mercredi que des milliers de Palestiniens innocents avaient été tués, qualifiant les actions d'Israël à Gaza de "proches d'un crime de guerre".


Yair Golan, chef du Parti démocrate israélien, a également condamné le meurtre d'enfants par les forces israéliennes et la politique actuelle de déplacement forcé, avertissant qu'Israël risque de devenir un "État paria" s'il n'agit pas de manière responsable.


Depuis le 2 mars, Israël maintient un blocus strict sur Gaza, empêchant l'entrée de l'aide humanitaire et plongeant le territoire dans une famine qui a déjà fait de nombreuses victimes.


Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne poursuit une offensive brutale contre Gaza depuis octobre 2023, tuant près de 53 700 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.


La Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt, en novembre dernier, contre Netanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.


Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.


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