En deux mois, les frappes aériennes, les opérations terrestres et le blocus humanitaire ont transformé l’enclave palestinienne en un champ de ruines.
Au moins 38 Palestiniens ont été tués mardi à travers l’enclave, portant le bilan humain à un niveau sans précédent.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 52 365 personnes ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne en octobre dernier, et 117 905 autres blessées.
Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza avance quant à lui un chiffre encore plus élevé : plus de 61 700 morts, en comptant les milliers de personnes toujours portées disparues sous les décombres et présumées mortes.
Depuis l’aube, de nouvelles attaques israéliennes ont déjà fait au moins 16 victimes, dont 12 dans le centre de la bande de Gaza.
Pendant ce temps, Israël a libéré mardi 10 détenus palestiniens originaires de Gaza, parmi lesquels Asaad Al-Nasasra, un ambulancier grièvement blessé lors d’une frappe israélienne en mars qui avait tué 15 secouristes près de Rafah.

"Le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct" commis par Israël dans la bande de Gaza, a dénoncé la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard.
“Point de non-retour”
La Cour internationale de justice a tenu mardi sa deuxième journée d’audiences sur les responsabilités humanitaires d’Israël en tant que puissance occupante.
Alors que le Qatar et le Royaume-Uni appellent à un retour immédiat à la trêve, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alerte que “la solution à deux États est en danger de disparition” et que “nous approchons d’un point de non-retour”.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a également tiré la sonnette d’alarme.
Il appelle à une action internationale “concertée” pour stopper cette “catastrophe humanitaire”, avertissant qu’elle pourrait atteindre “un niveau inédit et inimaginable”.
Amnesty International a de son coté dénoncé "un génocide en direct" commis par Israël dans la bande de Gaza, où la guerre et le blocage de l'aide humanitaire poussent la population dans une situation désespérée.
"Les recherches d'Amnesty International ont montré qu'Israël avait perpétré des actes interdits par la Convention sur le génocide, dans l'intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza, commettant ainsi un génocide", écrit l'organisation dans sonr rapport annuel.
Le rapport cite notamment des "homicides", des "atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de civils", des "déplacements et disparitions forcées", l'"imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes".
Alors que la guerre entre dans son septième mois, les appels au cessez-le-feu restent largement ignorés, alors que les civils palestiniens continuent d’en payer le prix fort.