TURQUIE
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Rencontre entre Erdogan et Meloni: où en sont les relations entre l'Italie et la Turquie?
Erdogan rencontre Meloni à Rome pour renforcer les liens en matière de défense, alors que plus de 500 chefs d'entreprise italiens et turcs se réunissent pour un forum commercial visant à approfondir les relations commerciales entre les deux pays.
Rencontre entre Erdogan et Meloni: où en sont les relations entre l'Italie et la Turquie?
Erdogan rencontre Meloni à Rome / AP
il y a 18 heures

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et la Première ministre italienne Giorgia Meloni se rencontrent à Rome pour le quatrième sommet intergouvernemental entre leurs deux pays, à un moment où les liens bilatéraux, couvrant la défense et le commerce, prennent un nouvel élan.

Les deux dirigeants se sont déjà rencontrés dans un cadre multilatéral, des Nations unies aux sommets de l'OTAN, pour discuter d'une série de défis géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, la réintégration du gouvernement syrien dans la communauté mondiale et le renforcement de la coopération en matière de défense et de commerce.

De nombreux signes témoignent de l'approfondissement de ce partenariat, la collaboration en matière de défense devenant un domaine d'intérêt particulier.

Le 7 avril, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, s'est rendu à Ankara pour s'entretenir avec son homologue turc, Yasar Guler, sur le renforcement des liens militaires entre les deux alliés de l'OTAN.

Au début de l'année, Baykar, le principal fabricant de drones de Turquie, dont les systèmes sans pilote ont été déployés de l'Azerbaïdjan à la Libye, en passant par l'Ukraine et l'Éthiopie, a signé un accord stratégique avec Leonardo SpA, le géant italien de l'aérospatiale et de la défense. À la fin de l'année dernière, Baykar a également acquis Piaggio Aerospace.

"Avec Baykar, nous créons un nouvel acteur de référence dans les technologies sans pilote, qui joueront un rôle de plus en plus central dans l'avenir de la défense", a indiqué Roberto Cingolani, PDG de Leonardo. Ce partenariat devrait ouvrir de nouvelles perspectives sur le marché européen de la défense, estimé à 100 milliards de dollars.

Stimuler le volume des échanges

La visite du président Erdogan à Rome n'a pas pour seul objectif la défense, mais aussi le renforcement des relations commerciales. Parallèlement au sommet politique de haut niveau entre les deux dirigeants, un forum d'affaires réunira plus de 500 entrepreneurs turcs et italiens désireux d'approfondir la coopération économique et d'explorer de nouvelles opportunités d'investissement.

Le volume des échanges bilatéraux entre les deux pays a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 10 milliards de dollars en 2019 à 32,2 milliards de dollars à la fin de 2024, selon Elif Comoglu Ulgen, ambassadrice de Turquie en Italie.

"Nous sommes très enthousiastes. Je pense que tous les Turcs ici présents partagent la même excitation", a déclaré l'ambassadrice turque à l'agence Anadolu (AA), notant que l'ambassade et ses partenaires turcs et italiens "se préparent à ce sommet depuis longtemps". Elle a également fait part d'un enthousiasme similaire du côté italien.

Depuis l'année dernière, l'Italie maintient sa position d’investisseur majeur en Turquie. Plus de 1 600 entreprises à capitaux italiens sont actuellement actives dans le pays, avec des investissements totalisant 5 milliards de dollars, selon Lale Cander, président du Conseil d'affaires Turquie-Italie du Conseil des relations économiques extérieures (DEİK), un groupe d'entreprises turques basé à Istanbul.

"Les investissements sont concentrés dans des secteurs tels que l'automobile, l'énergie, les infrastructures, la logistique, la banque et l'alimentation. Des entreprises telles que Fiat, Pirelli, Eni et Barilla opèrent efficacement en Turquie depuis de nombreuses années", a expliqué M. Cander à l'AA avant la rencontre Erdogan-Meloni.

Par ailleurs, les entreprises turques sont de plus en plus visibles en Italie, en particulier dans les secteurs du textile, de l'alimentation et des composants automobiles, selon M. Cander. "On observe une nette évolution vers des investissements axés sur la haute technologie et la R&D, ce qui indique une transformation de la nature des capitaux turcs à l'étranger”, révèle-t-il. 


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