Emmanuel Macron a choisi la date du 23 mai,, pour officialiser la création d’un mémorial national en hommage aux victimes de l’esclavage colonial, qui sera érigé dans les jardins du Trocadéro à Paris. Une annonce qui intervient alors qu’Emmanuel Macron reçoit le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, à l'Élysée.
Emmanuel Macrona rappelé sur les réseaux sociaux l’importance de cette Journée nationale en soulignant que “177 ans après la signature du décret d'abolition de l'esclavage”, la capitale accueillera ce lieu de mémoire.
Le projet, soutenu dès 2018 par Emmanuel Macron, a été porté par le monde associatif. Il reconnaît le travail de mémoire mené par “des centaines de bénévoles” qui, pendant trois décennies, ont fouillé les archives de la période coloniale pour retrouver les identités des anciens esclaves.
Jardin mémorial de l’esclavage
Le mémorial prendra la forme d’un jardin et sera implanté dans un lieu symbolique : les jardins du Trocadéro, là même où fut proclamée et signée la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948.
L’élément central du site sera l’inscription des noms de 224 000 anciens esclaves affranchis, désignés comme “Nouveaux libres”. Ces noms, selon Emmanuel Macron, “symbolisent l’accession à la liberté et à la citoyenneté”. Le président voit dans cette œuvre “un message de la Nation, message de reconnaissance et de réconciliation”.
La mémoire de l’esclavage reste un enjeu sensible et essentiel en France. Ce mémorial s’inscrit dans une série d’initiatives visant à mieux intégrer cette histoire dans la conscience nationale, à l’image des travaux menés en outre-mer et dans certaines communes métropolitaines.
La France a été un acteur majeur de la traite transatlantique, déportant entre le XVIIe et le XIXe siècle environ 1,4 million d’Africains vers ses colonies, principalement aux Antilles, en Guyane et à La Réunion. Ces esclaves étaient exploités dans les plantations de canne à sucre, de café ou de coton, générant des profits considérables pour l’économie coloniale. L’esclavage a été aboli une première fois en 1794, rétabli en 1802 par Napoléon Bonaparte, avant d’être définitivement aboli par le décret du 27 avril 1848.