La crise entre la France et l’Algérie encombre les CRA (centres de rétention administrative), ces lieux où les personnes sans papiers ou dont les titres de séjour ont été révoqués sont rassemblés avant leur expulsion.
Mais la crise diplomatique entre Paris et Alger grippe totalement la mécanique. Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur cités par Europe1, 44% des personnes retenues sont algériennes, 12% tunisiennes et 9% marocaines.
Onze Algériens sont considérés par les autorités françaises comme liés au terrorisme et sont prioritaires pour être expulsés mais Alger ne délivre plus de laissez-passer consulaire.
Les CRA disposent de 1 900 places. Ils sont occupés à 94% à la mi-mai.
L’ambassadeur de France à Alger se trouve encore à Paris depuis mi-avril, la crise diplomatique entre les deux pays étant à l’ère du blocage, selon le ministre Jean-Noël Barrot.
Une réunion sur la crise avec Alger jeudi
La France et l’Algérie traversent depuis près de 10 mois une crise diplomatique sans précédent, déclenchée après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental en juillet 2024, avec à la clé l’expulsion de personnel diplomatique de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques. Tous les canaux de communication sont rompus d’après les officiels français et algériens, la coopération migratoire est au plus bas.
Les déclarations intempestives et accusatrices du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau ont alimenté ces dissensions. Il a notamment essayé de forcer l’expulsion de plusieurs ressortissants algériens qui ont été refoulés par Alger.