La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi la mort de 16 personnes dans des frappes israéliennes dans plusieurs zones du territoire palestinien.
Le bilan "des frappes israéliennes dans différentes zones de la bande de Gaza depuis minuit s'élève à 16 morts", a déclaré Mohammed al-Moughayir, un responsable de cette organisation de premiers secours.
Ce responsable a mentionné aussi "des dizaines de blessés" dans ces frappes qui ont touché des habitations dans le centre et dans le sud de la bande de Gaza.
La Défense civile avait déjà fait état jeudi, de 52 personnes tuées par des bombardements israéliens dans la journée à travers le territoire palestinien.
Plusieurs pays européens ainsi que l'UE, l'ONU, le Japon et le Canada ont exprimé de vives protestations après qu'Israël a effectué mercredi des tirs, que son armée a qualifiés de "semonce", lors d'une visite de diplomates en Cisjordanie occupée.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé jeudi soir Paris, Londres et Ottawa d'encourager "les meurtriers de masse du Hamas" à combattre, après que ces trois capitales ont dénoncé des "actions scandaleuses" de son gouvernement à Gaza.
Israël a rompu le 18 mars une trêve de deux mois et a annoncé début mai un plan pour la "conquête" de Gaza, au prix du déplacement interne de "la plupart" de ses 2,4 millions d'habitants.
L'armée israélienne a intensifié mi-mai ses bombardements et opérations terrestres. "L'armée opère avec force dans les zones où vous vous trouvez" a-t-elle averti jeudi en arabe sur les réseaux sociaux, dans un appel à l'évacuation de 14 secteurs du nord du territoire, notamment dans le camp de Jabalia.
"Autodistribution"
"Environ 90 camions" transportant notamment de la nourriture pour bébé, de la farine et des médicaments ont pu mercredi livrer "plusieurs destinations dans Gaza", selon l'ONU.
Le PAM a dit avoir pu alimenter quelques boulangeries, dans le sud et le centre, permettant de faire "du pain frais pour la première fois depuis plus de deux mois".
Mais un "petit nombre" des camions ont été "interceptés" par des habitants affamés, une sorte d'"autodistribution" qui "reflète le niveau élevé d'angoisse" des Gazaouis, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Il a déploré des livraisons insuffisantes pour répondre aux besoins de la population.
La distribution de l'aide sur le terrain est aussi compliquée, selon les organisations humanitaires par les conditions imposées par Israël et sécuritaires.
Face à la situation humanitaire catastrophique et l'intensification de ses opérations militaires israéliennes, Israël est confronté à des pressions européennes accrues pour faire taire les armes.
L'Union européenne a indiqué mardi qu'elle allait réexaminer son accord d'association avec Israël, en vigueur depuis 2000, et Londres a annoncé la suspension des négociations avec Israël sur un accord de libre-échange.
Suite à l’assassinat de deux employés de son ambassade aux Etats-Unis, près du Musée juif de Washington mercredi soir, Israël a dénoncé une "incitation à la haine" le visant dans de nombreux pays.
La guerre israélienne a tué au moins 53.762 Palestiniens à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants, selon des données du ministère de la Santé.