Connu des services antiterroristes depuis une décennie, Manuel B., ex-militaire français, a été mis en examen le 29 avril pour association de malfaiteurs terroriste criminelle après avoir tenté de rejoindre la Syrie pour intégrer le groupe dirigé par le terroriste français Omar Diaby.
Selon une source judiciaire citée par Le Figaro, Manuel B. projetait de rallier la "brigade des étrangers", un groupe radical composé d’une cinquantaine de membres dans le nord-ouest de la Syrie.
Une radicalisation ancienne
Ancien membre du Génie, Manuel B se serait radicalisé lors d’une mission à Djibouti en 2008. De retour en France, son extrémisme est détecté, et il est radié de l’armée en août 2014 après neuf années de service.
Ce basculement, encore rare dans l’armée à l’époque, n’est pourtant pas isolé : une mission parlementaire menée en 2019 recensait une trentaine d’anciens militaires radicalisés depuis 2012-2013.
Le 19 novembre 2015, à la suite des attentats du 13 novembre en France, il est visé par une perquisition administrative et assigné à résidence jusqu’en février 2016. À sa libération, il prend la direction du Maroc avec sa femme et sa fille. Interpellé à son arrivée, on trouve dans ses bagages des armes blanches, une matraque, une cagoule, et du matériel militaire.
À son domicile marocain, les autorités découvrent un arsenal non létal mais inquiétant ainsi que des manuels d’instruction aux explosifs. Condamné à quatre ans de prison ferme, puis à deux ans dont un avec sursis en appel, Manuel B. est libéré et expulsé vers la France.
Une tentative récurrente de départ
En avril 2025, Manuel B. reprend la route : après avoir traversé l’Italie, il gagne l’Arabie saoudite, puis la Jordanie. C’est là qu’il est interpellé le 21 avril. Expulsé, il tente de rentrer en France depuis le Liban, où il est finalement arrêté à sa descente d’avion.
Selon les autorités, Manuel B. est loin d’être un cas isolé. Depuis décembre 2024, au moins six autres individus auraient tenté ou réussi à rejoindre la Syrie : trois ont été interceptés avant leur départ, trois autres ont réussi à quitter le territoire français.