Au moins huit Palestiniens supplémentaires ont été tués et d'autres, blessés lors de nouvelles frappes aériennes israéliennes ciblant différentes zones de Gaza. Ces frappes ont été concentrées dans le centre et le sud de l'enclave, selon l'agence de presse palestinienne Wafa. Ce qui porte à au moins 75 le nombre de morts enregistrés en 24 heures.
Des sources locales ont rapporté qu'un drone israélien a bombardé la maison de la famille Madhoun dans le quartier d'Al-Amal, à l'ouest de Khan Younès, dans le sud de Gaza, tuant une famille entière de quatre personnes, dont le père, la mère et leurs deux enfants.
Elles ont ajouté qu'un autre bombardement a visé la maison de la famille Joudeh dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, éliminant deux Palestiniens et en blessant d'autres.
Un autre Palestinien a été abattu et cinq autres blessés, dont une petite fille d'un mois, lorsque l'avion israélien a bombardé la maison de la famille Al-Majdalawi près de la mosquée Al-Qassam à Nuseirat.
Des témoins du bombardement israélien d'une maison familiale dans le camp de réfugiés de Jabalia, à Gaza, qui a fait une cinquantaine de morts ou de disparus, ont déclaré à Al Jazeera que “l'armée israélienne tue des civils pour le plaisir”.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé que le conflit à Gaza avait atteint la “ phase la plus cruelle”, alors que les Palestiniens meurent de faim, qu'Israël ne laisse entrer qu'une “cuillère à café” d'aide dans l'enclave affamée et que “rien n'atteint le nord assiégé”.
Des boucliers humains
Après 595 jours d’offensive militaire à Gaza, les langues se délient et on en sait un peu plus sur les méthodes contraires au droit international humanitaire, utilisées par l'armée israélienne que Netanyahu décrit comme la plus morale du monde.
Des soldats israéliens ont déclaré à l'AP que les troupes israéliennes forcent systématiquement les Palestiniens à servir de boucliers humains à Gaza, les envoyant dans des bâtiments et des tunnels pour vérifier la présence d'explosifs ou de combattants du Hamas.
Cette pratique dangereuse est devenue omniprésente en 19 mois de guerre, ont-ils pointé.
Les deux soldats israéliens et un troisième ayant témoigné auprès de Breaking the Silence– ont déclaré que les commandants étaient au courant de l'utilisation des boucliers humains et la toléraient, une partie d’entre eux donnant même des ordres en ce sens. Certains ont indiqué que ce recours était qualifié de “protocole moustique” et que les Palestiniens étaient également traités de “guêpes” et d'autres termes déshumanisants.
Les soldats –qui ont déclaré ne plus servir à Gaza– ont révélé que cette pratique accélérait les opérations, économisait des munitions et épargnait aux chiens de combat des blessures ou la mort.
Ils ont indiqué qu'à la fin de leurs neuf mois à Gaza, chaque unité d'infanterie utilisait un Palestinien pour nettoyer les maisons avant d'y entrer, alors que la situation humanitaire ne cesse de se degrader.
Situation humanitaire alarmante
L'Association des propriétaires de boulangeries de Gaza s'inquiète du fait que le nouveau mécanisme de distribution de pain adopté par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies ne répond pas aux besoins minimums des Palestiniens, dans un contexte de pénurie de farine et de fermeture de la plupart des boulangeries.
Abdel Nasser Al-Ajrami, président de l'association, a déclaré à l'agence Anadolu que ce plan oblige “les boulangeries à fonctionner avec des quantités limitées de farine, de sucre, d'huile, de levure et de carburant pour produire du pain, qui est ensuite remis au PAM pour distribution aux bénéficiaires”.
Al-Ajrami a souligné que le plan « ne répond pas aux besoins minimums des résidents et des personnes déplacées confrontés à la famine, au renforcement du siège et aux fermetures continues depuis mars dernier ».
Il a indiqué que l'association avait proposé une alternative, basée sur la distribution directe de sacs de farine aux familles “dans un premier temps pour assurer la sécurité alimentaire de base et apaiser la colère populaire, suivie d'une seconde phase pour exploiter les boulangeries”.
Parallèlement, les rares structures médicales encore fonctionnelles à Gaza sont au bord de la rupture, peinant à gérer le nombre de morts et de blessés qui affluent aux urgences, rapporte Ashraf Shannon de TRT World depuis la ville de Gaza.
L'ONU a déjà informé qu'au moins 94% des hôpitaux de Gaza ont été endommagés ou détruits par Israël, et que la moitié d'entre eux ne sont plus opérationnels.
La guerre israélienne contre Gaza a fait au moins 53 822 morts et 122 382 blessés parmi les Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le Bureau des médias du gouvernement a actualisé le bilan à plus de 61 700 morts, précisant que des milliers de personnes disparues sous les décombres sont présumées mortes.