L'armée israélienne a de nouveau ciblé la banlieue sud de Beyrouth, ce mardi, tuant trois personnes, selon le ministère libanais de la santé.
Israël dit avoir ciblé et tué un dirigeant du Hezbollah.
C’est le deuxième raid sur Beyrouth en moins d'une semaine après plusieurs mois de cessez-le-feu.
Condamnation du président libanais
"Le raid de l'ennemi israélien sur la banlieue sud a fait, selon un nouveau bilan, trois martyrs et sept blessés", a indiqué le ministère libanais de la Santé, cité par l'Agence nationale libanaise d'information Ani qui avait rapporté une frappe israélienne ciblant les trois derniers étages d'un immeuble" dans la banlieue sud (Dahieh) "avec deux missiles".
Le président libanais Joseph Aoun a condamné l'attaque israélienne menée avant l'aube contre la banlieue sud de Beyrouth, exhortant ses alliés internationaux à soutenir le droit du pays à la “pleine souveraineté”.
“La persistance d'Israël dans son agression exige de notre part davantage d'efforts pour mobiliser les amis du Liban à travers le monde et les rallier à notre droit à la pleine souveraineté sur notre territoire”, a déclaré M. Aoun dans un communiqué.
Il a qualifié cette frappe de “dangereux avertissement” des intentions israéliennes contre le Liban.
Le Hezbollah libanais avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre israélienne dans la bande de Gaza, après le 7 octobre 2023, en soutien au peuple palestinien.
Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban et contraint plus d'un million de personnes à fuir. La banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah pilonné par l'armée israélienne durant les deux mois de guerre ouverte, avait été désertée par ses habitants.
C'est dans cette banlieue sud que l'ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait été tué le 27 septembre dans une frappe israélienne.
Vendredi déjà, Israël avait bombardé la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes non revendiqués qui ont visé son territoire.
"Partout au Liban"
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait alors prévenu que la banlieue sud serait frappée "à chaque tentative" d'attaque contre le nord d'Israël.
Le Hezbollah avait affirmé n'avoir aucun lien avec ces tirs de roquettes.
Cette frappe est, donc, la deuxième visant la banlieue sud de Beyrouth depuis l'entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu fin novembre. Elle n'a pas été précédée d'un appel israélien à évacuer.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait, lui, déclaré, vendredi, qu'Israël frapperait "partout au Liban contre toute menace", après des tirs de roquettes sur le nord d'Israël depuis le Liban.
Depuis le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban, le 18 février, Israël continue de mener des frappes au Liban, affirmant cibler des positions du Hezbollah.
Les deux parties s'accusent mutuellement de violer l'accord.
Dans un discours télévisé diffusé samedi soir, le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait jugé "inacceptable" qu'Israël poursuive ses attaques contre le Liban, demandant à ce que "soit mis un terme à cette agression".
"Nous ne pouvons pas accepter qu'Israël attaque le Liban et agisse librement quand bon lui semble, pendant que nous restons les bras croisés", avait-t-il ajouté, sans évoquer explicitement le retour aux attaques contre Israël.
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