Trois hommes et deux femmes ont été interpellés à leur domicile dans le cadre d’une enquête visant le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), soupçonné de poursuivre les activités du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous par les autorités en 2020.
Selon des informations d’Europe 1, les enquêteurs accusent de "nombreuses similarités" entre les deux structures, aussi bien sur le plan organisationnel que dans leurs actions de communication.

Le 15 mars marque la journée internationale de la lutte contre l’islamophobie. Une mobilisation qui divise en France compte tenu d’un passé et présent marqués par une défiance d’une partie des élites envers l’Islam.
Les interpellations ont eu lieu au Thillay, en banlieue parisienne, au domicile des activistes. Deux personnes visées par l'enquête n’étaient pas présentes, ayant quitté le territoire pour des voyages en Algérie et au Maroc.
Néanmoins, la compagne de l’un d’eux a été placée en garde à vue après que les policiers ont découvert, lors de la perquisition, un contrat de travail la liant formellement au CCIE, en tant que chargée de communication.
Lors des interpellations, une autre jeune femme a été placée en retenue administrative après que les policiers ont constaté qu’elle se trouvait en “situation irrégulière” sur le territoire français, selon Europe 1.
Ces placements en garde à vue interviennent deux jours après une vague de manifestations organisées à travers le pays à l’appel de plusieurs organisations dont le CCIE, pour dénoncer l’islamophobie en réaction à l’assassinat d’Aboubakar Cissé, lardé de 57 coups de couteaux dans l’enceinte de la mosquée de La Grand-Combe.
Tout le long de ces marches qui se sont tenues à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Nice, la politique du gouvernement et les déclarations jugées islamophobes du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont été mises en cause.
Le CCIF, fondé en 2003, s'était donné pour mission de documenter et dénoncer les actes d’islamophobie en France. Sa dissolution en 2020 suite aux pressions des autorités françaises avait suscité de vives réactions en France comme à l’étranger.