Les faits remontent au 26 mars 2025. Ce jour-là, selon plusieurs témoignages concordants, des élèves de seconde auraient sollicité leur professeure afin d’observer une minute de silence pour les victimes des bombardements israéliens sur la bande de Gaza.
L’enseignante aurait accepté cette demande, en précisant que les élèves qui ne souhaitaient pas y prendre part pouvaient sortir de la salle.
Le 31 mars, la professeure est suspendue par le rectorat de Dijon. Motif évoqué par l’administration : un “manquement à l’obligation du respect de neutralité”.
Selon les éléments communiqués à la presse par le rectorat, l’enseignante aurait “pris position” en initiant le recueillement, ce qui est interprété comme une entorse aux règles de neutralité du service public.
“Mesure brutale”
Plusieurs organisations syndicales, dont Sud Éducation, la CGT Éduc’action et la FNEC FP FO, ont exprimé leur soutien à la professeure.
Dans un communiqué commun, elles dénoncent une mesure “brutale” et estiment que l’attitude de l’enseignante ne constitue pas une prise de position partisane.
Selon ces syndicats, le recueillement a été organisé en réponse à une demande d’élèves et s’est déroulé dans le respect de la liberté de conscience de chacun.
Le SNES-FSU, autre syndicat majoritaire dans le secondaire, a également exprimé sa préoccupation quant à de possibles sanctions définitives. Il appelle à une réévaluation du dossier dans un cadre garantissant les droits de la défense.
Plusieurs pays européens ainsi que l'UE, l'ONU, le Japon et le Canada ont exprimé de vives protestations après qu'Israël a effectué mercredi des tirs, que son armée a qualifiés de "semonce", lors d'une visite de diplomates en Cisjordanie occupée.
Le groupe local de La France insoumise (FI) à Sens a également pris position en faveur de la professeure suspendue.
Dans un communiqué, les élus du mouvement dénoncent une “instrumentalisation de la neutralité” et estiment que la décision du rectorat s’inscrit dans un “climat de répression des solidarités avec les civils palestiniens”.
Le mouvement demande la réintégration immédiate de l’enseignante et l’abandon de la procédure disciplinaire engagée à son encontre.
À ce jour, la professeure suspendue n’a pas été réintégrée. Aucune date de reprise de ses fonctions n’a été communiquée. La procédure disciplinaire suit son cours au sein du rectorat de Dijon.