Neuf camions d'aide humanitaire des Nations unies avaient été autorisés à entrer lundi dans la bande de Gaza, le chef des opérations humanitaires de l'ONU parlant d'une "goutte d'eau dans l'océan" après 11 semaines de blocage total par Israël.
Cinq d'entre eux ont, pour l'instant, traversé le point de passage de Kerem Shalom, et l'ONU a reçu ce mardi l'autorisation de les récupérer, a déclaré un porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.
Une fois que les forces israéliennes ont laissé passer les camions dans la bande de Gaza, ils sont récupérés par les équipes de l'ONU qui se chargent ensuite de les acheminer pour pouvoir distribuer l'aide.
Quatre des 5 premiers camions sont gérés par le Programme alimentaire mondial (PAM) et un par l'Unicef.
"La prochaine étape consiste à les collecter, puis à les distribuer par le biais du système existant, celui qui a fait ses preuves", a indiqué M. Laerke.
Pas de date précise
Par ailleurs, a-t-il dit, "nous avons demandé et reçu l'autorisation de faire entrer beaucoup plus de camions aujourd'hui (...) et nous nous attendons à ce qu'un grand nombre d'entre eux, et nous espérons que tous, traversent aujourd'hui la frontière", a révélé M. Laerke aux journalistes.
Il a précisé qu'il s'agissait d'«environ 100» camions, sans toutefois savoir précisément quand ces camions pourraient entrer dans la bande de Gaza.
Les Nations unies, comme les organisations d'aide internationale opérant dans la bande de Gaza dénoncent les pénuries depuis des semaines.
Risque critique de famine
Le territoire côtier est confronté à un "risque critique de famine", selon le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) publié le 12 mai.
Le chef de l'Organisation mondiale de la santé a affirmé, lundi, que "deux millions de personnes (étaient) affamées" à Gaza alors que des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière".
Mis sous pression à l'étranger pour le blocus qui affame les Palestiniens de Gaza, Israël a annoncé, dimanche, autoriser une reprise limitée de l'aide humanitaire. Et ce, parallèlement au lancement d'«opérations terrestres de grande envergure» à Gaza.
Mais face à l'immensité des besoins de la population, les organisations humanitaires estiment qu'il faudrait bien plus que des dizaines de camions.
"Cela fait 11 semaines que la bande de Gaza est assiégée" et "tout ce que nous faisons aujourd'hui, c'est essayer de réparer les dégâts qui ont déjà été causés à de nombreuses personnes", a relevé pendant le point de presse une porte-parole de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge.
"Pour beaucoup, il est trop tard", a-t-elle averti, en liaison vidéo depuis Amman.