MOYEN-ORIENT
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Un fardeau appelé Netanyahu
Malgré les pressions multiformes pour instaurer la paix à Gaza, Netanyahu est agrippé à sa logique guerrière, devenant ainsi un fardeau pour les Palestiniens, son pays et même pour Trump, son fidèle allié.
Un fardeau appelé Netanyahu
Netanyahu visitant Gaza avec le haut commandement de l'armée israélienne. / Reuters
13 mai 2025

Alors que la guerre israélienne à Gaza s’enlise dans une tournure génocidaire 18 mois après son déclenchement, le Premier ministre israélien fait de plus en plus face à une fronde grandissante aussi bien en Israël que dans le reste du monde. 

Des familles des otages aux intellectuels en passant par les soldats et les médecins, les initiatives se multiplient pour faire passer le message.

La dernière initiative dans ce sens remonte à hier lundi. Plus de 550 hauts responsables israéliens de la sécurité à la retraite, dont l'ancien chef du Mossad, l'ancien chef du Shin Bet ( Sécurité intérieure) et l'ancien chef adjoint de l'armée israélienne, ont adressé une lettre au président américain Donald Trump l'exhortant à ne pas écouter Netanyahu sur la guerre à Gaza.

Le mois dernier et ce, depuis le 10 avril, rapporte Anadolu, près de 3 500 vétérans de l’armée et soldats en service actif ont signé des pétitions pour un cessez-le-feu à Gaza, représentant différentes unités, brigades, forces d’élite, unités de renseignement et diplômés du renseignement.

Début mars, environ 3 500 universitaires ont signé à leur tour une pétition soutenant une précédente lettre des réservistes de l’Armée de l’air israélienne, demandant le retour des otages et la fin des hostilités.

"Nous, membres du personnel académique dans les établissements d'enseignement supérieur, nous joignons à l'appel des soldats de l'Armée de l'air et demandons le retour immédiat des otages, même si cela nécessite d'arrêter la guerre sur-le-champ", indique la pétition.

Les universitaires ont soutenu que "la guerre sert principalement des intérêts politiques et personnels. Sa continuation entraînera la mort des otages, des soldats et des civils innocents, et épuisera les forces de réserve".

En Israël, les critiques fusent de toutes parts 

L'opposition israélienne a qualifié, le 22 avril dernier, le Premier ministre Benyamin Netanyahu de “danger pour la sécurité nationale et l’État de droit”, suite à une lettre du directeur du service de sécurité intérieure israélien, Shin Bet, Ronen Bar, adressée à la Cour Suprême concernant l'éventualité de sa destitution, selon les médias israéliens. 

Yair Golan, Chef du parti les Démocrates a qualifié Netanyahu d’un “Premier ministre médiocre en termes de sécurité et de politique, empêtré juridiquement jusqu'au cou” et à la tête d'un “gouvernement anarchiste” qui équivaut à “un coup d'État de facto”.

Ronen Bar a révélé que Netanyahu, lui, avait exigé “une loyauté personnelle de la part du chef du Shin Bet au lieu d'une loyauté envers l'État. Il a exigé qu'il utilise les services secrets contre des civils, il a menti à la Cour Suprême d'Israël et il a subordonné l'État de droit à ses besoins personnels”.

Fort du soutien du parti d’extrême droite Otzma Yhudit du ministre de la Sécurité nationale Ben Gvir qui lui confère une légère majorité de 64 députés sur 120, Netanyahu demeure inflexible et s'accroche à sa logique  guerrière à Gaza. 

Même Donald Trump, qui s’est montré comme l’un des soutiens les plus fervents de Netanyahu, semble exaspéré et ne cache plus son impatience d’en finir avec cette guerre.

Suite à la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander, le locataire de la Maison Blanche a déclaré expressément : “J'espère que ce sera la première des dernières étapes nécessaires pour mettre fin à ce conflit brutal. J'attends avec impatience ce jour de célébration !”. 

Si pour l’opposition Netanyahu constitue une menace pour “la sécurité et l’État de droit”, pour Trump, il apparaît comme un obstacle à sa “politique transactionnelle”, explique au Guardian l’ancien diplomate israélien, Alon Pinkas.

“Trump n’est pas contre Israël, mais il s’en fiche”, affirme t-il. “Pour Trump, Netanyahu est devenu un irritant qui ne contribue pas à l’enrichissement du compte en banque”, poursuit-il.

Mais Netanyahu semble balloté entre la fin de la guerre à Gaza et  sa survie politique, avec le risque de finir derrière les barreaux.

En attendant, ce sont plus de deux millions de Gazaouis qui survivent au jour le jour, à la merci de la soif, de la faim, de l’angoisse, des maladies et des bombes israéliennes, du fait de la logique guerrière de Netanyahu.

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SOURCE:TRT FRançais
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