Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé le soutien indéfectible de son pays aux Chypriotes turcs et à la République turque de Chypre du Nord (RTN).
“Les Chypriotes turcs finiront par assurer la reconnaissance équitable de leur souveraineté et de leur statut international de partenaire sur un pied d’égalité sur l’île”, a déclaré Erdogan aux journalistes après sa visite d’une journée dans la République turque de Chypre du Nord, samedi.
"Nous continuons de soutenir pleinement la vision du président Ersin Tatar pour une solution à deux États", a affirmé Erdogan.
Se référant à la réunion informelle de participation renforcée qui s'est tenue à Genève les 17 et 18 mars, le président Erdogan a assuré que la Turquie continuera à s’acquitter de ses responsabilités et à rester constructive dans les domaines de coopération convenus entre les deux États voisins de l'île".
"La mère patrie, la Turquie, sera toujours aux côtés de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) sur cette voie et maintiendra indéfiniment sa solidarité", a-t-il insisté.
Le président turc a, à ce titre, formulé le souhait de voir une solution juste, durable et réaliste à la question.
"L'évolution de notre région nous rappelle également qu'il est temps d'accepter cette réalité", a déclaré Erdogan, ajoutant: "Il est temps pour tout le monde de reconnaître qu'il y a deux peuples et deux États sur l'île".
Réagissant à une déclaration de l'archevêque de l'Église orthodoxe grecque visant la population turque sur l'île, Erdogan a fermement condamné tout propos qui sape le langage de la paix à Chypre et met en danger les générations futures”.
"Nous avons toujours fait notre part pour la paix et la stabilité sur l'île, et nous continuerons à le faire", a-t-il noté.
En réponse à une question sur des signes précurseurs d'un nouveau groupe terroriste anti-Turque, similaire à l'organisation terroriste EOKA, formé durant l'administration chypriote grecque de Chypre du Sud, Erdogan a lancé qu’Ankara ne tolérera aucun effort qui troublerait la paix de l'île, provoquerait des sensibilités ou chercherait à inciter au chaos".
"Ceux qui recourent au terrorisme ou ignorent l'existence des Chypriotes turcs devraient savoir qu'ils seront confrontés à une Turquie plus forte", a-t-il souligné.
"Au lieu d'une rhétorique qui alimente les tensions, l'utilisation d'un langage constructif et inclusif serait plus bénéfique pour l'avenir de l'île", a ajouté Erdogan.
Le chef d’Etat turc a réitéré que son pays ne permettra jamais de répéter les souffrances passées.
“Israël est la plus grande menace au droit international”
Erdogan a qualifié Israël de la plus grande menace pour le droit international qu’il s’est habitué à enfreindre, en réaction à l'attaque israélienne par drones contre un navire d'aide humanitaire à destination de Gaza alors qu'il était à Malte.
"Le monde entier sait que ces navires transportaient une aide humanitaire et opéraient conformément aux règles internationales de navigation", a noté Erdogan.
"Malgré cela, l'attaque a été menée - c'est un banditisme pur et simple", a-t-il soutenu.
Israël tente de vaincre les Palestiniens en bloquant l’accès à la nourriture et aux médicaments après avoir échoué de le faire au moyen des bombes et des armes lourdes”, a ajouté M. Erdogan.
Le dirigeant turc a appelé à la fin de la "spirale du silence" mondiale qui entoure les actions israéliennes.
"Il faut comprendre : le monde est plus grand qu'Israël. Il doit être à la hauteur de cette grandeur et éteindre cette boule de feu qui tente de mettre le monde en flammes", a-t-il lancé.
Attaques israéliennes contre la Syrie
Évoquant les attaques israéliennes contre la Syrie et ses efforts pour déstabiliser le pays, Erdogan a déclaré : “Un climat de paix et de stabilité est la dernière chose qu’Israël souhaite”.
“Israël est perturbé par la fin de la guerre civile en Syrie, par le droit du peuple syrien à déterminer son propre avenir, ainsi que par les vents d’unité et d’intégrité qui soufflent”, a déclaré Erdogan.
Il a ajouté qu’Israël tente de provoquer certains groupes en Syrie afin de déclencher un nouveau conflit.
“Israël, qui n’hésite pas à mettre la région à feu et à sang, est également profondément perturbé par la puissance de la Turquie dans la région et par les avancées qu’elle y a réalisées”, a noté Erdogan.
“Chacun doit œuvrer à la construction d’une nouvelle Syrie fondée sur l’unité et l’intégrité territoriale”, a-t-il souligné, ajoutant : “La Turquie ne permettra pas que la Syrie soit entraînée dans un nouveau conflit”.