En 1948, les milices sionistes ont chassé environ 700 000 Palestiniens de leur terre natale au moyen d’une campagne délibérée faite de massacres, de viols et d’intimidation.
Des millions de Palestiniens et leurs soutiens à travers le monde commémorent chaque année la Nakba —ou "catastrophe"— un jour qui coïncide avec la déclaration d’indépendance d’Israël.
Tandis que pour les sionistes cette journée symbolise l’aboutissement d’un projet d’État juif, pour les Palestiniens, elle représente leur dépossession, leur déracinement et le début d’un exil qui se poursuit aujourd’hui encore.
Israël fut établi au cours d’une guerre déclenchée en 1947 entre les Palestiniens, soutenus par des États arabes, et les colons juifs arrivés massivement en Palestine historique, portés par le sionisme.
Pendant des siècles, Juifs et Arabes ont cohabité en Palestine sous l’Empire ottoman, mais cet équilibre fut rompu après la Première Guerre mondiale avec le mandat britannique. En 1917, la déclaration Balfour du Royaume-Uni promit sans scrupule la création d’un “foyer national juif” en Palestine, malgré la majorité arabe de la population.
Au cours des décennies suivantes, la migration juive s’est intensifiée, nourrissant les craintes des Palestiniens d’être évincés. Ces craintes se sont confirmées lorsque des milices sionistes ont été créées pour s’emparer d’un maximum de territoires et chasser les habitants arabes. Des dizaines de villages palestiniens ont ainsi été rayés de la carte.
Le génocide israélien à Gaza a engendré la plus grande crise d'orphelins de l'histoire moderne : plus de 39 000 enfants ont perdu un ou deux parents.
L’expulsion des Palestiniens
Israël a longtemps défendu la thèse selon laquelle les Palestiniens seraient partis volontairement. Pourtant, les archives historiques, y compris les propos de hauts dirigeants sionistes, montrent qu’il s’agissait d’un plan d’expulsion réfléchi.
Dès 1937, David Ben Gourion, futur Premier ministre israélien, écrivait dans une lettre à son fils : “Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place”.
Après la Seconde Guerre mondiale, la volonté des sionistes d’instaurer un État juif sur le plus grand territoire possible, se renforce.
Dans son ouvrage “Le nettoyage ethnique de la Palestine”, l’historien israélien Ilan Pappé décrit les méthodes employées pour dépeupler les zones palestiniennes : massacres (comme à Deir Yassin ou Abu Shusha), menaces de représailles, viols, terreur psychologique. Ces tactiques ont poussé des centaines de milliers de Palestiniens à fuir.
Aujourd’hui, leurs descendants, désormais des millions, sont toujours privés de leur droit au retour.
Une Nakba perpétuelle : de 1948 à 2025
La Nakba ne s’est jamais arrêtée. Après la guerre de 1967, Israël a occupé la Cisjordanie et Gaza, plaçant des millions de Palestiniens sous contrôle militaire. En 2010, 42% de la Cisjordanie étaient déjà sous contrôle israélien direct ou celui de colonies.
En 2020, Benyamin Netanyahu a annoncé son intention d’annexer formellement la Cisjordanie entière.
Aujourd’hui, en 2025, la bande de Gaza est à nouveau le théâtre d’un désastre humanitaire sans précédent. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne, dans sa logique de conquête perpétuelle, a repris son nettoyage ethnique en terre palestinienne.
Plus de 50 000 Palestiniens ont été tués, plus d’une centaine de milliers sont blessés, des quartiers entiers ont été détruits à Gaza-ville, Jabalia ou Khan Younès, tandis que les hôpitaux sont débordés et les civils pris au piège.
L’ONU évoque un risque de famine généralisée. Médecins sans frontières parle d’«effondrement total du système de santé» et accuse Israël de conditionner l’aide humanitaire à des déplacements forcés.
Plusieurs ONG internationales alertent sur un nouveau nettoyage ethnique en cours.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a averti que “le monde doit arrêter le génocide en cours ou en assumer la complicité”.
Le 15 mai 2025, en cet anniversaire de la Nakba, les Palestiniens ne commémorent pas seulement une tragédie passée, mais une tragédie continue, une dépossession sans fin.