Les forces israéliennes ont ciblé la cour et les abords de l’hôpital européen dans la bande de Gaza, à Khan Younès. Il s’agit de l’un des plus grands hôpitaux de toute la bande de Gaza.
Neuf missiles ont visé la cour et les environs de l’hôpital.
La Défense civile de Gaza a de son côté fait état de plusieurs dizaines de morts et de dizaines de blessés, dans des bombardements aériens israéliens mercredi à l'aube, dans le nord et le sud du territoire palestinien.
Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état d'"au moins 25 martyrs et des dizaines de blessés" dans des frappes dans le camp de Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza. Quatre autres personnes ont été tuées dans une frappe à l'ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a-t-il indiqué.
Invité d’un entretien mardi soir sur TF1, le chef d'Etat français a déploré que “toute l'aide que la France et d'autres pays acheminent” soit “bloquée par les Israéliens”.
Le bilan s’élève ainsi à 65 personnes tuées dans les attaques israéliennes depuis les premières heures de la matinée, selon les sources médicales.
Mardi, au lendemain d'une courte pause pour la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander, des bombardements israéliens près d'un hôpital de Khan Younès ont fait au moins 28 victimes, selon la Défense civile. A l'hôpital Nasser, plusieurs patients dont un journaliste ont été tués.
Le Hamas a accusé Israël d'avoir "assassiné" dans l'hôpital Nasser Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24, déja visé le 7 avril par l'armée israélienne.
La guerre "jusqu'au bout
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé mardi, au premier jour d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, une prochaine intensification de la guerre dans le territoire palestinien.
"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force" à Gaza "pour achever l'opération", a déclaré Netanyahu, cité par son bureau au premier jour mardi d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.
Il a aussi affirmé que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des Gazaouis, dont nombre sont disposés selon lui à quitter le territoire, dévasté par plus de 18 mois de guerre dévastatrice.
Israël avait auparavant annoncé l'envoi d'une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages. Le Hamas a lui appelé l'administration Trump à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre".
"Une honte"
Devant les membres du Conseil de sécurité à New-York, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, a lui fustigé les conditions "inhumaines" imposées par Israël à Gaza.
"Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide?" a-t-il demandé, détaillant "le mal fait de façon extensive aux civils (...): mort, blessure, destruction, faim, maladie, torture, autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, déplacements répétés à large échelle".
La Chine a appelé Israël à lever le blocus et déclaré que l’aide humanitaire “ne doit pas être instrumentalisée”. L’envoyé chinois à l’Onu Fu Cong a également critiqué le plan américano-israélien de distribution de l’aide à Gaza.
Fu Cong, s’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré que Gaza “est devenue un enfer vivant” et a rappelé que l’IPC, l’organisme mondial de surveillance de la faim, a averti que l’ensemble de la population de l’enclave souffre de graves pénuries alimentaires.
“Israël doit remplir ses obligations en tant que puissance occupante, conformément au droit international humanitaire, en levant immédiatement le blocus et en rétablissant un accès total aux fournitures”, a-t-il déclaré.
La Russie a également critiqué le plan américano-israélien.
“Au lieu de faire preuve de volonté politique et d’ouvrir les points de passage frontaliers, [Israël] a annoncé la mise en place d’un nouveau mécanisme de distribution de l’aide, qui, comme nous le savons, n’a été soutenu ni par le Secrétariat de l’ONU ni par ses partenaires humanitaires opérant directement sur le terrain”, a déclaré l’envoyé russe Vassily Nebenzia.
“En promouvant cette initiative, la direction israélienne pousse en réalité les agences de l’ONU à devenir complices de l’opération militaire israélienne, mettant ainsi en péril la neutralité et l’impartialité des activités humanitaires des Nations unies”, a-t-il affirmé.
Le territoire a atteint des niveaux de malnutrition "comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées", a de son côté alerté l'ONG Médecins du Monde, accusant Israël d'utiliser "la faim comme arme de guerre".
La guerre israélienne a fait au moins 52.908 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de l’enclave assiégée, jugées fiables par l'ONU.
