FRANCE
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Telegram : La France a exigé l'interdiction des voix conservatrices roumaines
Pavel Durov, fondateur de l'application de messagerie Telegram, a affirmé que les services de renseignement français avaient exigé d'interdire les voix conservatrices en Roumanie avant les élections sur Telegram.
Telegram : La France a exigé l'interdiction des voix conservatrices roumaines
Pavel Durov, fondateur de l'application de messagerie Telegram / Reuters
19 mai 2025

Le cofondateur de Telegram, d'origine russe, a affirmé dans un message publié sur X dimanche soir que le directeur de la DGSE, Nicolas Lerner, lui avait demandé ce printemps "d'interdire les voix conservatrices en Roumanie avant les élections".


"J'ai refusé. Nous n'avons pas bloqué les manifestants en Russie, en Biélorussie ou en Iran. Nous ne recommencerons pas à le faire en Europe", a indiqué Durov, 40 ans.


Le service français de renseignement extérieur a démenti lundi les allégations de Pavel Durov. "La DGSE réfute fermement les allégations selon lesquelles des demandes d'interdiction de comptes liés à un processus électoral auraient été formulées à ces occasions", a déclaré la Direction générale de la sécurité extérieure (DSGE) dans un communiqué.



Le maire centriste de Bucarest, Nicușor Dan, a remporté dimanche une nouvelle élection présidentielle roumaine tendue, battant le nationaliste George Simion lors d'un scrutin considéré comme crucial pour l'avenir de ce pays membre de l'UE et de l'OTAN, limitrophe de l'Ukraine déchirée par la guerre.


Un contact entre les renseignements français et Durov


Dans sa publication publiée dimanche, Durov a dénoncé l'ingérence de la France dans les élections roumaines.


"Un gouvernement d'Europe occidentale – devinez lequel – a contacté Telegram pour nous demander de faire taire les voix conservatrices en Roumanie avant l'élection présidentielle d'aujourd'hui", a lancé Durov sur sa chaîne. 

La France n’était pas nommée explicitement, mais une icône de baguette de pain accompagnait le message.


Le ministère français des Affaires étrangères a "rejeté catégoriquement ces allégations".


Les services de renseignement français, rendus célèbres par la série télévisée à succès "Le Bureau des renseignements", ont confirmé lundi avoir été en contact avec Durov.


"La DGSE affirme avoir effectivement été contrainte, à plusieurs reprises ces dernières années, de contacter directement Pavel Durov pour lui rappeler fermement les responsabilités de son entreprise, et les siennes, en matière de prévention des menaces terroristes et de pédopornographie", précise le communiqué.


Durov a été interpellé à l'aéroport du Bourget, près de Paris, en août 2024, puis inculpé pour une série d'infractions liées à la modération des contenus sur l'application de messagerie populaire qu'il a fondée.


Après plusieurs jours d'interrogatoire, il a été inculpé de plusieurs chefs d'accusation de manquement à la lutte contre les contenus extrémistes et terroristes et libéré sous caution de cinq millions d'euros . Durov a depuis annoncé des mesures semblant se plier aux exigences de Paris.


En mars, il a été autorisé à quitter temporairement la France pour se rendre à Dubaï, selon des sources à l'AFP.


Le Kremlin a réagi lundi, estimant que les allégations d'ingérence française ne sont "pas nouvelles".


"L'ingérence de pays européens – la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne – dans les affaires intérieures d'autres pays n'est pas nouvelle", a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes.


"Ce ne sont que des bribes d'informations qui sont mises au jour", a-t-il ajouté.


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