MOYEN-ORIENT
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Gaza: l'armée israélienne lance une énième offensive terrestre
Israël a annoncé vendredi matin avoir lancé une nouvelle offensive au sol à Gaza-ville, après avoir tué au moins 31 Palestiniens dans une frappe meurtrière sur une école au nord de l’enclave assiégée.
Gaza: l'armée israélienne lance une énième offensive terrestre
Les chars israéliens pénètrent en Israël depuis Gaza / Reuters
4 avril 2025

"Au cours des dernières heures, les forces israéliennes ont commencé à mener des activités terrestres dans la région de Choujaïya, afin d'étendre la zone de sécurité", indique un communiqué militaire en référence à la zone tampon que l'armée a établie à l'intérieur de la bande de Gaza, le long de la frontière avec Israël et l'Egypte.

Les soldats "autorisent l'évacuation des civils de la zone de combat par des voies organisées pour leur sécurité", affirme l'armée sans autre précision.

"Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas, afin qu'ils nous rendent nos otages", avait déclaré Netanyahu mercredi.

Frappe sur une école

Les secouristes de la Défense civile ont annoncé jeudi soir la mort de 31 Palestiniens dans une frappe israélienne sur le nord de la bande de Gaza, qui a touché une école abritant des personnes déplacées par la guerre. 

Cette frappe a visé l'école Dar al-Arqam située dans le quartier al-Tuffah, dans le nord-est de la ville de Gaza, où 31 personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées, a déclaré jeudi soir le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

TRT Global - Gaza: Une frappe israélienne visant une école fait au moins 29 morts

Une frappe israélienne a touché l'école Dar al-Arqam, où des centaines de civils avaient trouvé refuge dans la ville de Gaza.

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L'armée israélienne avait auparavant affirmé avoir mené une frappe aérienne sur "un poste de commandement du Hamas" dans le secteur de Gaza-ville.

Elle a dit ne “pas pouvoir confirmer” que cette frappe avait touché l'école.

Le Hamas a condamné cette frappe, accusant le gouvernement israélien de continuer "à viser des civils innocents dans le cadre du génocide en cours dans la bande de Gaza".

"600 cibles"

Israël a rompu le 18 mars deux mois de trêve avec le mouvement palestinien dans la bande de Gaza, où l'armée a repris ses bombardements aériens et son offensive terrestre. 

L'armée israélienne a déclaré jeudi avoir visé "600 cibles" à Gaza depuis la reprise des frappes.

"La seule chose qui peut nous ralentir, c'est la libération de nos otages", a affirmé le nouveau porte-parole de l'armée, le général de brigade Effie Defrin, lors de sa première intervention télévisée depuis sa nomination en mars.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, 1 163 personnes ont été tuées depuis la rupture de la trêve.

Selon le ministère, au total, 50.523 personnes, en majorité des civils, ont été tuées depuis le début de la guerre.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés par les combats, dont des dizaines de milliers ont trouvé refuge dans des écoles, hôpitaux ou autres bâtiments publics. 


L'ONU alerte sur un risque de “crimes atroces” à Gaza

Les Nations unies ont mis en garde, jeudi, contre un “risque élevé et croissant de crimes atroces” dans la bande de Gaza, dénonçant la poursuite des opérations militaires et le blocus israélien sur le territoire palestinien.

“Le répit temporaire offert par le cessez-le-feu, qui a permis aux Palestiniens de respirer un instant, a été brisé”, a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, devant le Conseil de sécurité.

Türk a critiqué les bombardements incessants d’Israël visant des immeubles résidentiels, des hôpitaux et des écoles.

“Il n’y a eu aucun répit, même lorsque les familles palestiniennes célébraient l’Aïd”, a-t-il déploré, en référence à la fête marquant la fin du mois sacré de ramadan.

Il s’est dit alarmé par les récentes attaques ayant coûté la vie à 15 membres du personnel médical et humanitaire, soulignant que ces actes “renforcent les inquiétudes quant à la commission de crimes de guerre”.

“Une enquête indépendante, rapide et approfondie doit être menée sur ces assassinats, et toute personne responsable de violations du droit international doit être tenue pour responsable”, a-t-il insisté.

Rappelant que la moitié du territoire de Gaza est soumis à des ordres d’évacuation obligatoire ou déclaré zone interdite, Türk a averti que “ces ordres ne respectent pas les exigences du droit international humanitaire”.

Le Haut-Commissaire a également condamné le blocus israélien qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire. “Le blocus et le siège imposés à Gaza s’apparentent à une punition collective et pourraient également constituer l’utilisation de la famine comme méthode de guerre”, a-t-il dénoncé.

S’inquiétant des déclarations de responsables israéliens prônant l’annexion du territoire et le transfert forcé des Palestiniens, Türk a estimé que cette rhétorique “soulève de graves préoccupations quant à la commission de crimes internationaux”.

Évoquant la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, il a souligné que les opérations israéliennes ont “tué des centaines de personnes, détruit des camps de réfugiés entiers et déplacé plus de 40 000 Palestiniens”.

Il a appelé à “un rétablissement immédiat du cessez-le-feu et à un accès humanitaire sans entrave à travers Gaza”, avertissant qu’”il existe un risque élevé et croissant que des crimes atroces soient commis dans le territoire palestinien occupé”.

“Tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition”, a-t-il ajouté, appelant Israël à s’abstenir de tout acte pouvant conduire à un “transfert forcé” de la population de Gaza.

“Les 18 derniers mois de violences ont clairement démontré qu’il n’existe aucune issue militaire à cette crise”, a insisté Türk.

Il a souligné que “la seule voie possible est un règlement politique, fondé sur deux États vivant côte à côte dans la dignité et l’égalité, conformément aux résolutions de l’ONU et au droit international”.


SOURCE:TRT français et agences
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