La police israélienne a fermé jeudi plusieurs écoles de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, trois mois après l'entrée en vigueur de l'interdiction par Israël de ses activités sur son sol..
Les forces israéliennes ont expulsé les enfants présents dans deux écoles, dont beaucoup sont partis en pleurant, et placardé un ordre de fermeture indiquant que ces établissements fonctionnaient illégalement en l'absence d'"autorisation".
Certaines visiblement émues, d'autres choquées, plusieurs jeunes écolières se sont prises dans les bras avant de quitter les lieux.
L’UNRWA, qui tient ces établissements, a confirmé la fermeture par Israël de ses trois écoles dans le camp de réfugiés palestiniens de Chouafat à Jérusalem-Est, la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël depuis 1967.
"À partir du 8 mai 2025, il sera interdit de faire fonctionner l'établissement éducatif, d'employer un enseignant, un personnel enseignant ou tout autre personnel, et il sera interdit d'accueillir des élèves ou d'autoriser l'entrée d'élèves dans l'établissement", stipule l'ordre de fermeture.
"Violation du droit"
Créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, l'UNRWA gère notamment des centres de santé et des écoles à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et d'autres pays de la région.
Israël a promulgué une loi interdisant ses activités sur son sol, une interdiction entrée en vigueur le 30 janvier.
Les autorités israéliennes accusent des employés de l'agence onusienne d'avoir participé aux attaques perpétrées le 7 octobre 2023.
Pourtant, des enquêtes indépendantes indiquent qu'Israël n'a pas fourni de preuves concernant ces allégations.
Le directeur de l'Unrwa en Cisjordanie occupée, Roland Friedrich, a indiqué que des forces "lourdement armées" avaient encerclé trois écoles de l'Unrwa dans le camp de Chouafat jeudi en début de matinée.
Quelque 550 élèves âgés de 6 à 15 ans étaient alors présents, a-t-il dit, qualifiant l'épisode de "traumatisant pour les jeunes enfants qui risquent de perdre l'accès à l'éducation immédiatement".
Raids contre des écoles
L'Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a condamné ces fermetures, les qualifiant de "violation du droit des enfants à l'éducation".
Dans un communiqué, son ministère de l'Éducation les a ensuite taxées de "crime", tout en exhortant la communauté internationale à "assumer ses responsabilités".
L'ONG de défense des droits humains Adalah a de son côté fait état de raids israéliens contre six écoles de l'UNRWA à Jérusalem-Est.
Arguant que la nouvelle législation "viole les droits de l'homme fondamentaux et les obligations d'Israël en vertu du droit international", l'ONG avait déposé le 16 janvier une requête auprès de la Cour suprême, mais sa demande de suspension avait été rejetée.
Saisie une seconde fois, la Cour suprême avait fait valoir que la municipalité de Jérusalem offrait d'autres options pour l'enseignement des élèves de ces écoles -- une offre jugée "totalement inadéquate" par Adalah.