Cet incident survient dans un contexte de pressions internationales accrues sur Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza. Les Européens, en particulier, avaient haussé le ton en début de semaine.
L'Autorité palestinienne a accusé des soldats israéliens d'avoir ouvert le feu "à balles réelles" sur des diplomates étrangers participant à une visite organisée par ses soins à Jénine, zone au cœur d'une offensive militaire israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La défense civile de la bande de Gaza a déploré mercredi le décès d’au moins 19 personnes dans des frappes israéliennes contre le territoire palestinien dans le courant de la nuit.
Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, la délégation comprenait des diplomates de nombreux pays, notamment de France, du Royaume-Uni, d'Espagne, du Canada, de Russie, de Turquie, du Brésil, d'Inde, d'Egypte, du Chili et du Japon.
La France va convoquer l'ambassadeur d'Israël après ces tirs "inacceptables” à l'adresse de diplomates, a annoncé, mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
"Une visite à Jénine, à laquelle participait un de nos diplomates, a essuyé des tirs de soldats israéliens. C'est inacceptable. L'ambassadeur d'Israël sera convoqué pour s'expliquer. Plein soutien à nos agents sur place et leur travail remarquable dans des conditions éprouvantes", a écrit le ministre sur X.
Jeudi, le gouvernement japonais a dit regretter "profondément qu'un tel incident se soit produit", soulignant que "cela ne doit pas se reproduire". "Le gouvernement japonais a protesté auprès de la partie israélienne et a demandé une explication", a précisé un porte-parole.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a qualifié, mercredi soir, de "totalement inacceptables" cet incident. Quatre Canadiens faisaient partie de la délégation.
"Nous attendons une explication immédiate sur ce qui s'est passé. C'est totalement inacceptable", a-t-il déclaré, ajoutant que sa ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, avait convoqué l'ambassadeur d'Israël à Ottawa pour exiger des réponses.
Toute menace contre la vie de diplomates est "inacceptable", a de son côté réagi à Bruxelles la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Une opinion partagée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a réclamé une "enquête minutieuse" des autorités israéliennes.
L'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas, la Roumanie, la Turquie, la Jordanie, l'Arabie saoudite et l'Egypte ont également condamné les tirs. Rome, Paris, Madrid et Lisbonne ont également l'intention de convoquer les ambassadeurs d'Israël ou à défaut le chargé d'affaires.
En Amérique latine, l'Uruguay a convoqué, mercredi, l'ambassadrice d'Israël en Uruguay, Michal Hershkovitz, pour "clarifier les faits", tandis que le Mexique a également annoncé qu'elle demanderait à Israël des "clarifications".
L'Autorité palestinienne a dénoncé pour sa part un "crime odieux commis par les forces d'occupation israéliennes".
L'armée israélienne a exprimé ses regrets dans un communiqué et expliqué que "la délégation s'est écartée de l'itinéraire approuvé et est entrée dans une zone où elle n'était pas autorisée à se trouver".
"Des soldats en opération dans la zone ont tiré des coups de semonce pour les éloigner", a-t-elle ajouté.
"Cessez-le-feu temporaire"
Lors d'une conférence de presse en début de soirée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à accepter un "cessez-le-feu temporaire" permettant de libérer des otages, affirmant que 20 des 58 otages (dont un soldat tué en 2014) toujours à Gaza sont "en vie de façon certaine".
Israël a ensuite annoncé l'entrée mercredi à Gaza de 100 camions d'aide humanitaire de l'ONU, après 93 la veille et une dizaine lundi après plus de deux mois et demi de blocus total du territoire palestinien dévasté par la guerre.
La défense civile de Gaza a pour sa part fait état de 19 personnes, "pour la plupart des enfants" tuées dans des raids aériens israéliens à travers le territoire "la nuit dernière et tôt" mercredi.
La guerre israélienne a tué au moins 53.655 Palestiniens à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants.