L'UE a suspendu, en février 2025, une série de sanctions de grande ampleur à l'encontre de la Syrie afin de contribuer au redressement économique et à la reconstruction du pays après près de 14 ans de guerre civile, mais elle reste soumise à nombre d’autres sanctions notamment américaines.
Le président syrien Ahmad Al-Charaa a appelé, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron à l'Elysée, .à la levée des sanctions imposées à son pays.
"Rien ne justifie qu'elles soient maintenues parce qu'elles sont (...) aujourd'hui imposées au peuple et non pas à celui qui a massacré ce peuple", a-t-il argué, selon la traduction diffusée sur le site internet de la présidence française.

Le Conseil de l'UE poursuivra ses travaux sur cette question et évaluera si d'autres sanctions économiques peuvent être suspendues à l'avenir.
Il a en outre souligné que les sanctions constituaient "un obstacle" pour le développement de son pays. "Nous en avons parlé longuement avec le président Macron aujourd'hui", a-t-il dit, ajoutant que le chef de l'Etat français avait "fait preuve de compréhension".
"Il y a un certain nombre de points techniques qu'il va falloir aborder (...). En tout cas, nous avons l'espoir que cela permettra d'apporter des réponses positives aux Syriens", a poursuivi Ahmad Al-Charaa.
"Le président Macron a dit qu'il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour lever les sanctions imposées au peuple syrien", a-t-il poursuivi.
Macron favorable à la levée des sanctions
De son côté, Emmanuel Macron a appelé mercredi les Etats-Unis à "se précipiter pour lever des sanctions" contre la Syrie, "avec des exigences", et à "maintenir" leurs opérations militaires contre Daech.
Interrogé sur le sort des combattants étrangers présents sur le sol syrien, Al-Charaa a assuré qu’ils "respecteraient le droit" et "ne constitueraient pas de menaces à l'encontre de leurs pays d'origine".
Il a en outre évoqué la possibilité de leur "naturalisation" si les "conditions" sont réunies, relevant que "nombre d'entre eux ont épousé des Syriennes et ont eu des enfants".
"C'est une question qui va devoir être résolue d'une façon digne pour tous ceux qui ont combattu à nos côtés et aux côtés du peuple syrien", a-t-il ajouté.
Ahmad Al-Charaa a par ailleurs confirmé "des discussions indirectes" avec Israël "à travers des médiateurs (...) pour contenir la situation actuelle".

La Turquie a publié sa feuille de route pour la stabilité régionale, la lutte contre le terrorisme et le renouvellement de l'engagement avec Damas.
Les ingérences israéliennes "violent l'accord de désengagement de 1974", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement de transition espérait "parler avec tous les pays qui sont en contact avec les Israéliens pour faire pression" sur eux afin qu'ils cessent "de s'ingérer dans les affaires intérieures syriennes et de violer" l'espace aérien de la Syrie.
L'armée israélienne a annoncé samedi s'être déployée dans le sud de la Syrie, se disant prête à intervenir pour “protéger” des villages de la minorité druze, après des heurts entre forces loyalistes et membres de cette communauté.
Plus de 20 frappes israéliennes ont aussi visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi. L'armée israélienne avait déjà bombardé vendredi le quartier du palais présidentiel à Damas, après avoir menacé le gouvernement syrien de représailles s'il ne protégeait pas les druzes.