L'administration de Donald Trump pourrait expulser des migrants vers la Libye pour la première fois cette semaine, selon trois responsables américains, dans le cadre de sa répression de l'immigration et malgré la condamnation passée par Washington du traitement sévère réservé par la Libye aux détenus.
Deux de ces responsables ont déclaré que l'armée américaine pourrait transporter les migrants par avion vers ce pays d'Afrique du Nord dès mercredi, tout en soulignant que les plans pouvaient encore changer.
L’immigration, sujet phare de Trump
Le président, qui a fait de l'immigration un thème majeur de sa campagne électorale, a lancé des mesures d'application agressives depuis son entrée en fonction, en envoyant des troupes à la frontière sud et en promettant d'expulser des millions d'immigrés se trouvant illégalement aux États-Unis.
L'administration Trump a expulsé 152 000 personnes jusqu’à présent, selon le Département de la sécurité intérieure.
L'administration Trump a tenté d'encourager les migrants à partir volontairement en les menaçant d'amendes élevées, en essayant de leur retirer leur statut juridique et en les déportant vers les prisons tristement célèbres de Guantanamo Bay et du Salvador.
Dans son rapport annuel sur les droits de l'homme publié l'année dernière, le département d'État américain a critiqué les “conditions de détention difficiles et dangereuses” et les “arrestations ou détentions arbitraires” en Libye.
La semaine dernière, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis ne se contentaient pas d'envoyer des migrants au Salvador mais cherchaient également à élargir le nombre de pays vers lesquels ils pouvaient expulser des personnes.
"Nous travaillons avec d'autres pays pour leur dire : Nous voulons vous envoyer certains des êtres humains les plus méprisables, voulez-vous nous faire cette faveur ? Et plus ils s'éloignent de l'Amérique, mieux c'est.", a déclaré M. Rubio lors d'une réunion du cabinet à la Maison Blanche mercredi dernier.
Plusieurs pays pour renvoyer les migrants
Un quatrième responsable américain a affirmé que l'administration étudiait depuis plusieurs semaines un certain nombre de pays vers lesquels envoyer les migrants, y compris la Libye.
Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si l'administration avait conclu un accord avec les autorités libyennes pour accepter les personnes expulsées titulaires d'autres nationalités.
Le 19 avril, les juges de la Cour suprême ont temporairement empêché l'administration Trump d'expulser un groupe de migrants vénézuéliens accusés d'appartenir à des gangs. L'administration Trump, qui a invoqué une loi rarement utilisée en temps de guerre, a exhorté les juges à lever ou à restreindre leur ordonnance.
Il n'est pas clair quel type de procédure régulière serait adoptée avant toute déportation en Libye.