C’est dans cette ambiance euphorique que le chanteur israélien Eyal Golan, qui avait appelé au génocide des Palestiniens, s’est produit les 19 et 20 mai au Dôme de Paris, Palais des Sports, dans un contexte marqué par des tensions politiques et des appels à l’annulation de ses concerts.
Les deux représentations se sont tenues à guichets fermés, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris, sous un dispositif policier renforcé.
Le 20 mai prochain, la scène du Dôme de Paris pourrait accueillir Eyal Golan, chanteur israélien, qui avait appelé à “brûler Gaza” et ne pas laisser “une âme qui y vive”. Le groupe LFI appelle les autorités à interdire la tenue de ce concert.
“Pas une âme qui vive”
Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et recoupées par plusieurs médias, le concert comprenait des projections d’images de l’armée israélienne, montrant notamment des soldats, des chars, des frappes israéliennes sur les Gazaouis, et le message “Am Israël Haï” (Israël est vivant) en hébreu.
Eyal Golan avait déjà suscité la controverse après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël. Le jour même, il publiait sur son compte Instagram plusieurs messages hostiles appelant au génocide des Palestiniens tels que : “Gaza doit brûler”, “Ne laissez aucune âme qui vive à Gaza”.
Des propos similaires ont ensuite été répétés dans une interview sur la chaîne 12 israélienne le 15 octobre, selon The Times of Israël.
Plusieurs élus et organisations ont dénoncé ses prises de position publiques passées concernant Gaza, ainsi que la diffusion des visuels militaires lors de son spectacle.
La France insoumise, par la voix de plusieurs élus, dont le député Thomas Portes, a organisé un rassemblement le 19 mai au parc Georges Brassens, pour protester contre la tenue des concerts.
“Cet artiste fait l’apologie du génocide à Gaza. [...] Comment peut-on autoriser un événement qui provoque autant d’émoi ?” a-t-il dénoncé.
Le collectif juif décolonial Tsedek et l’Union juive française pour la paix (UJFP) se sont également associés à cette opposition, qualifiant l’artiste d’”apologiste du génocide palestinien”.
Le collectif Tsedek a également rappelé que Golan avait été impliqué dans des enquêtes pour violences sexuelles, bien qu’il n’ait pas été condamné sur ces faits.
“Mouroir”
Malgré les demandes d’interdiction, la Préfecture de police a autorisé les concerts, tout en déployant un dispositif de sécurité renforcé.
Cette décision a été vivement critiquée par plusieurs députés LFI, qui y voient une faute morale et politique, d’autant plus que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié Gaza de “mouroir” dans les médias le jour même du premier concert.
“Comment peut-on autoriser un événement qui provoque autant d’émoi et qui menace l’ordre public ?”, s’est indigné Thomas Portes.
Les concerts se sont tenus alors que l’offensive israélienne à Gaza se poursuit, avec un bilan humain très lourd.
La guerre israélienne menée depuis octobre 2023 à Gaza, a tué plus de 53 000 Palestiniens, en majorité des civils palestiniens.
