Le ministère public demande à ce que cette peine de six mois de sursis soit assortie de plusieurs autres dispositions dont un bannissement du réseau social X pour une durée de 6 mois, une peine d’inéligibilité et de privation de ses droits civiques pendant 5 ans ainsi qu’une interdiction à vie d’exercer la fonction d’imam.

Enfin, le parquet souhaite que l’imam soit inscrit au FIJAIT (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes).

Les réquisitions visent clairement à empêcher l’imam d’exercer sa fonction religieuse, pour deux tweets, deux messages en rapport avec la guerre à Gaza, alors que Smaïn Bendjilali (appelé imam Ismaël) n’est même plus l’imam de la mosquée des bleuets à Marseille.

De très nombreuses personnes sont venues soutenir l’imam dans l’enceinte du tribunal judiciaire de Marseille à l’occasion de son procès. Beaucoup sont des fidèles de la mosquée des Bleuets située dans les quartiers nord de Marseille où officiait l’imam Ismaël. 

La mosquée des Bleuets était menacée de fermeture

L’imam a toujours contesté les accusations d’apologie du terrorisme. Sa sœur a espéré, dans une interview avec France 3 juste avant le procès, , que son frère ne sera pas condamné: “pourquoi mon frère serait-il condamné pour une vérité affirmée par toutes les institutions internationales ?”, en faisant référence à la situation à Gaza.

Seule la LICRA (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) s’est constituée partie civile dans cette procédure pour “apologie du terrorisme”.

Smaïn Bendjilali qui se trouve dans le viseur des autorités depuis plusieurs mois fait face à de multiples accusations liées en partie à ses déclarations sur Gaza mais également au contenu de certains prêches prononcés dans l’enceinte de la mosquée des Bleuets où il a officié pendant des années. Face aux menaces de fermeture de ce lieu de culte en août 2024, Smaïn Bendjilali avait abandonné sa fonction d’imam pour ne pas mettre la mosquée en danger. Il a suivi une formation de neuf mois sur la laïcité.

Connu pour ses prises de positions contre l’islamophobie et son engagement sans faille pour les droits des musulmans, l’imam marseillais a reçu d’innombrables témoignages de soutien alors que les procédures qui visent les voix pro-palestiniennes continuent de se multiplier partout en France.