Afnan al-Ghanam, originaire de Gaza, avait eu son premier enfant en pleine guerre, il y a 13 mois, alors que la famille vivait encore chez elle.
Elle s’apprêtait à accoucher de nouveau au printemps, cette fois, dans un camp de tentes insalubre. Mais une trêve fragile avait apporté un relatif calme.
Mardi, avant l’aube, une frappe aérienne israélienne a pulvérisé la tente de la famille. Al-Ghanam, enceinte de sept mois, et Mohammed, son jeune fils, ont été tués.
TRT Global - Les nouvelles frappes israéliennes sur Gaza ont tué 970 Palestiniens au cours des deux derniers jours, selon le ministère de la Santé de l’enclave assiégée.
"Il est né pendant la guerre, dans des conditions difficiles, et il est aussi tombé en martyr dans la guerre", a déclaré le mari d’al-Ghanam, Alaa Abu Helal, en tenant dans ses bras le petit corps de Mohammed, enveloppé dans un tissu, à la morgue de l’hôpital Nasser, dans la ville méridionale de Khan Younès.
"Leurs cibles sont des innocents, des êtres purs. Ils ont à peine connu la vie", a-t-il ajouté, en retenant ses larmes.
L’attaque aérienne israélienne a brisé la trêve qui avait débuté à la mi-janvier, alors que les Palestiniens avaient enfin pu souffler un peu et commencer à tenter de reconstruire leur vie après 15 mois de bombardements, d’offensives terrestres, de déplacements forcés et de famine.
Abu Helal a expliqué qu’il se trouvait dans leur maison, dans la ville de Rafah, à l’extrême sud de Gaza, lorsque la frappe a touché la tente familiale à Al-Mawasi, un vaste camp de familles déplacées en périphérie de Khan Younès.
Leur maison à Rafah avait été endommagée pendant la guerre, et il voulait s’y rendre pour s’assurer qu’elle n’avait pas été pillée.
Afnan al-Ghanam, âgée de 20 ans, et Mohammed étaient restés à Al-Mawasi.
"Ils sont partis et m’ont laissé seul. L’enfant à naître est mort lui aussi" s’est-il attristé.
Mohammed était né à Rafah. Peu après, en mai, la famille avait été contrainte de fuir la ville lorsque les troupes israéliennes avaient ordonné une évacuation massive avant de prendre d’assaut la zone.
"On a fui pendant la guerre pour protéger notre famille et nos enfants. Mais c’est ici qu' il est mort. Ils sont tous morts", a déclaré Abu Helal.
