L’armée israélienne a tué, tôt ce mardi matin, un journaliste palestinien alors qu’il recevait des soins médicaux dans un hôpital de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
"L'armée israélienne a bombardé le service de chirurgie de l'hôpital Nasser à Khan Younès tôt mardi et tué le journaliste Hassan Eslaih, qui travaillait pour plusieurs organisations locales et arabes et pour plusieurs agences", a déclaré le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal.
Le Bureau des médias du gouvernement, basé à Gaza, a accusé de son côté Israël d'avoir "assassiné" le journaliste Hassan Eslaih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24.
Le directeur du Bureau des médias, Ismail al-Thawabtah, a indiqué que Hassan Eslaih était soigné dans l'établissement après avoir été blessé le 7 avril lors d'une frappe israélienne visant une tente utilisée par des journalistes à proximité.

“Leur statut de femmes n’a pas pu les protéger de l’armée israélienne, pas plus que leur immunité journalistique n’a pu les préserver de cette entité meurtrière”, affirme Salama Maarouf, chef du Bureau des médias du gouvernement à Gaza.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait dénoncé cette frappe.
Le Bureau des médias a fermement condamné le “ciblage systématique des journalistes” par Israël, appelant la Fédération internationale des journalistes, l’Union des journalistes arabes et toutes les organisations de presse à travers le monde à condamner les crimes israéliens et à poursuivre Israël devant les juridictions internationales.
De son côté, le ministère palestinien de la Santé a également condamné le crime israélien ayant visé l’hôpital Nasser à Khan Younès.
215 journalistes tués
L’assassinat d’Eslaih porte à 215 le nombre de journalistes palestiniens tués par Israël depuis le début de son génocide à Gaza en octobre 2023.
En mai 2022, la journaliste Shireen Abu Akleh, une journaliste d'Al Jazeera très connue pour ses reportages pertinents de la Palestine et d'Israël, a été abattue d'une balle israélienne dans la tête alors qu'elle effectuait un reportage sur un raid militaire israélien dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée.
Son assassinat avait suscité beaucoup d’émoi dans la presse internationale. Depuis, la liste des journalistes assassinés par Israël, n’a fait que s’amplifier.
Selon le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), la guerre à Gaza a fait plus de victimes parmi les journalistes que n’importe quel autre conflit dans l’histoire récente.
En 2024, un tiers des journalistes tués dans le monde ont trouvé la mort à Gaza, un chiffre qui reflète la violence à laquelle sont exposés les journalistes dans la région.

L'exposition : "Palestine : les journalistes pris pour cible ?" a fait escale dans les Hauts-de-Seine, rendant hommage aux journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne.
Tard lundi soir, l’armée israélienne a repris ses attaques contre la bande de Gaza, après une accalmie temporaire, afin que le Hamas puisse libérer le soldat israélo-américain Edan Alexander, conformément à un accord conclu entre le Hamas et l’administration américaine.
Depuis octobre 2023, près de 52 900 Palestiniens ont été tués à Gaza lors d'une offensive israélienne brutale, la majorité étant des femmes et des enfants.
La Cour pénale internationale a émis, en novembre dernier, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison de sa guerre contre l’enclave.