‘’On est dans le Pacifique, il y a des prédateurs. Il y a d’autres formes de colonialisme qui s’instaurent, notamment à travers la Chine, dans cette région’’, a souligné Manuel Valls sur France Inter.
‘’La France, dans le cadre de la stratégie Indopacifique annoncée par le président de la République il y a deux ans, a son mot à dire à travers la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie’’, a insisté le ministre des Outre-mer.
Manuel Valls est rentré de Nouvelle-Calédonie la semaine dernière après avoir échoué à obtenir un accord sur l’avenir institutionnel, à l’issue de trois jours de négociations à huis clos entre indépendantistes et non-indépendantistes à Deva.

Il y a un an, le 13 mai 2024, des émeutes éclataient en Nouvelle-Calédonie à cause de la réforme du corps électoral votée par le Parlement français. Aujourd’hui, indépendantistes et pro-Français n’ont pas trouvé d’accord sur l'avenir de l'île
‘’Qu’on soit indépendantiste ou non, on souhaite ce lien avec la France pour préserver une certaine idée de la démocratie, une certaine idée de ce qu’est l’économie, du vivre ensemble…’’, a-t-il déclaré en allusion aux ambitions chinoises dans le Pacifique.
‘’Donc cette présence française, d’une manière ou d’une autre, à travers notamment la Défense et la monnaie, est indispensable en Nouvelle-Calédonie’’, a insisté l’ancien Premier ministre.
Nouveau théâtre de la rivalité stratégique entre la Chine et les États-Unis, l'espace indopacifique représente un intérêt croissant pour la France qui a été le premier pays européen à adopter, en 2019, une stratégie en Indopacifique.
Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie est marquée par une forte résurgence des tensions politiques depuis plusieurs une année, dans un climat de crispation post-référendaire.
Si les trois consultations d’autodétermination (2018, 2020, 2021) ont toutes vu le rejet de l’indépendance, le dernier référendum – largement boycotté par les indépendantistes kanak – a été contesté quant à sa légitimité.
En mai 2024, d’importantes manifestations et violences ont éclaté, principalement à Nouméa et dans certaines communes de la Grande Terre, avec des barrages, incendies, pillages et affrontements entre jeunes Kanak et forces de l’ordre.
Ces troubles ont provoqué plusieurs morts, de nombreux blessés et des dégâts considérables, accentuant un climat de fracture.
Face à cette situation, l’État français a envoyé des renforts sécuritaires et instauré l’état d’urgence, tout en appelant à la reprise du dialogue entre les différentes forces politiques calédoniennes. Les indépendantistes du FLNKS dénoncent un processus de décolonisation inachevé et exigent la suspension des réformes institutionnelles en cours.