Les avocats souhaitent que des magistrats spécialisés se penchent sur le dossier et évaluent le caractère potentiellement terroriste de cet assassinat, précise BFMTV citant une source proche du dossier.
Dans cette plainte avec constitution de partie civile, les avocats, Me Battikh et Me Bouzrou, rappellent les conditions dans lesquelles le jeune homme, d'origine malienne, a été assassiné dans une mosquée "de plus d'une quarantaine de coups de couteau" par un homme qui ne le connaissait pas, indique le même média.
Alors qu'il se savait filmé par des caméras de vidéosurveillance, l'assaillant n'a pas tenté de dissimuler son acte. "Le mode opératoire de cet assassinat a été choisi pour terroriser les personnes qui trouveraient son corps, qui auraient accès aux images de la vidéo surveillance et qui seraient informées des circonstances", estiment-ils.
Le lieu du crime est aussi de nature à révéler une entreprise terroriste, selon eux : "Le choix de commettre un assassinat dans un lieu de culte censé représenter un lieu de paix pour les croyants démontre que l’auteur des faits avait, outre l’intention de tuer, une intention de troubler plus hautement l’ordre public en intimidant et terrorisant notamment les personnes de religion musulmane", rapporte le même média.
Juste après les faits, l'assaillant a réalisé une vidéo montrant "le grand couteau" ensanglanté, arme du crime, et le jeune homme "au sol agonisant", souligne la même source.
“Intimider et terroriser le grand public”
"Il indique également envisager de commettre d’autres assassinats, ce qui est de nature à intimider et terroriser le grand public, et notamment les personnes de confession musulmane se rendant à la mosquée", précisent encore Me Battikh et Me Bouzrou.
"Au regard des circonstances des faits, il est incompréhensible que le caractère terroriste de cet assassinat n'ait pas été retenu dans la qualification juridique des faits", écrivent-ils pour justifier cette nouvelle plainte.
Par la suite, le magistrat qui sera destinataire de cette plainte, vendredi, peut, après analyse, soit rendre une ordonnance de refus d'informer, laissant l'instruction actuelle se poursuivre au parquet de Nîmes, soit il ouvrira une nouvelle instruction judiciaire pour assassinat à caractère terroriste et nommera un juge d'instruction à Paris, spécialisé dans l'antiterrorisme note encore le média français.
Aboubakar Cissé, un Malien âgé d'une vingtaine d'années, a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau par un homme alors qu'il se trouvait dans une mosquée à La Grand-Combe, vendredi matin.
Olivier A., 21 ans, soupçonné d'être l'auteur des faits, a pris la fuite après le meurtre. Repéré dans l'Hérault dimanche matin, il avait échappé aux autorités et avait pris la direction de l'Italie. Il s'est finalement rendu de lui-même dans un commissariat à Pistioa, au nord de Florence, dimanche soir.
Présenté à un juge mercredi, le jeune homme a accepté d'être reconduit en France, où il doit être mis en examen. Son retour devrait être possible mi-mai, selon son avocat, précise BFMTV.