Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son cabinet de guerre ont approuvé une extension de l'offensive à Gaza, selon la chaîne publique israélienne Kan. 

"Le plan comprendra, entre autres, la conquête de la bande de Gaza et le contrôle des territoires conquis, le déplacement de la population gazaouie vers le sud pour sa protection, la privation de la capacité du Hamas à distribuer l'aide humanitaire, et des frappes puissantes contre le Hamas,  rapporte un responsable israélien militaire cité par la presse.

Le Times of Israel a précisé que cette initiative ne commencerait qu'après le prochains déplacements de Trump en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis du 13 au 16 mai.

C’est dans cette perspective que l'armée israélienne a annoncé l'envoi d'ordres d'appel à des dizaines de milliers de réservistes pour étendre son offensive dans la bande de Gaza.

Les réservistes seront déployés à la frontière entre Israël et le Liban et en Cisjordanie occupée, en remplacement des soldats réguliers qui mèneront une nouvelle offensive à Gaza, a rapporté le média israélien Ynet.

Plus tôt, Netanyahou avait promis, dans une vidéo publiée sur Telegram, une “victoire totale” d'Israël à Gaza, ajoutant qu'Israël mettrait fin “de manière décisive” à son opération militaire.

Ces décisions sont diversement appréciées au sein de l’opposition israélienne. Dans une déclaration publiée sur X, Yair Golan, général de division de l'armée de réserve israélienne, a déclaré que la décision d'étendre l'opération militaire à Gaza avait été prise “non pas pour maintenir la sécurité d'Israël, mais pour sauver Netanyahu et le gouvernement extrémiste”.

Golan, qui est également chef du parti d'opposition des Démocrates, a déclaré que le seul rôle de l'armée israélienne est de “protéger les citoyens d'Israël, et non de servir des objectifs politiques“.

L'occupation de la bande de Gaza, au nom de la "survie du gouvernement", nous coûtera du sang : des vies de prisonniers, des vies de soldats, d'épuisement et, surtout, de nous perdre”, a-t-il souligné. 

Plus de 20 morts depuis ce matin à Gaza

Sur le terrain, les forces israéliennes ont tué au moins 20 personnes à Gaza depuis l'aube de ce lundi. La résistance palestinienne a de son côté annoncé des mesures de représailles. La branche armée du Hamas a affirmé avoir détruit deux chars israéliens et un bulldozer militaire à l'aide de missiles “Al-Yassin 105” dans la zone d'al-Faraheen, à l'est de Khan Younis, près de la barrière de séparation.

Par ailleurs, les combattants des Brigades Al-Qassam ont également mené une attaque contre une unité d'infanterie israélienne au moyen d'un missile antipersonnel et de mitrailleuses, faisant un nombre indéterminé de morts et de blessés, selon le communiqué publié sur Telegram.

La situation humanitaire ne cesse de se détériorer à Gaza. Les organisations humanitaires font état d’au moins une cinquantaine de morts des suites de la famine provoquée par l’embargo total israélien sur l’enclave depuis deux mois. 

Du reste, le Times of Israel indique que le cabinet de guerre israélien a également approuvé des plans visant à modifier les modalités d'acheminement de l'aide à Gaza, parallèlement à l'extension de son invasion terrestre.

Citant un responsable israélien anonyme, le journal a déclaré que ce plan impliquerait que “des organisations internationales et des entreprises de sécurité privées distribuent des colis de nourriture à des familles” de Gaza.

Les soldats israéliens assureraient “une protection extérieure aux entreprises privées et aux organisations internationales distribuant l'aide”, a précisé le Times of Israel.

Un groupe de coordination composé de représentants des Nations Unies et d'autres organisations humanitaires a publié une déclaration rejetant un plan israélien “dangereux” qui lui avait été présenté, et qui proposait de “convoyer des civils vers des zones militarisées pour récupérer des rations”.

La guerre israélienne contre Gaza a fait au moins 52 535 morts et 118 491 blessés parmi les Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le Bureau des médias de Gaza a actualisé le bilan à plus de 61 700 morts, précisant que des milliers de personnes disparues sous les décombres sont présumées mortes. 

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