Un rapport du ministère français de la Justice sur l'état des prisons, consulté par l’AFP, propose aux législateurs une "réduction de peine exceptionnelle" générale pour "tous" les détenus, sauf exceptions, évoquant un "état d'urgence" sur la surpopulation carcérale.
"La surpopulation doit désormais être appréhendée pour ce qu'elle représente effectivement : un état d'urgence", écrivent les auteurs, alors que les chiffres battent chaque mois de nouveaux records (82.921 détenus au 1er avril pour 62.358 places, soit une densité carcérale globale de 133%). Une situation qui rend les prisons en France “hors de contrôle” créant ainsi un “état d’urgence”.
Des exceptions
Pour autant, les auteurs du rapport excluent de ces mesures, les condamnés pour violences sexuelles, conjugales, terrorisme et crimes entre autres.
Ce mécanisme de régulation pourrait être reproduit à chaque fois que le taux d’occupation des prisons atteindrait 100%, suggère le rapport.
La chancellerie n’a pas encore réagi, promettant de le faire “dans les prochains jours”, alors que “la justice française continue d'être très largement considérée comme laxiste par l'opinion publique". Un contraste, alors que les chiffres montrent que la réponse pénale "n'a jamais été aussi forte, que la durée des peines d'emprisonnement s'allonge", soulignent les auteurs.
Ce rapport sur les prisons françaises avait été commandé par l'ex-ministre de la Justice Didier Migaud en novembre à des professionnels du secteur (magistrats, directeur de prison, avocate). Il a été rendu au mois de mars à son successeur, Gérald Darmanin.
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